Tournée de vulgarisation de la Refondation : Koupaki fait la promotion d’un concept en panne

Depuis quelques semaines, le premier ministre, Pascal Irénée Koupaki donne des communications un peu partout dans le pays sur le concept de la Refondation. Paradoxe, cette campagne de vulgarisation intervient à un moment où les différentes reformes entreprises dans le cadre de cette refondation sont en «souffrance». « C’est comme si l’on faisait la publicité autour d’une marque dépassée.» 

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C’est en ces termes que l’un des responsables de la presse universitaire de l’université d’Abomey-Calavi a commenté les conférences animées par le premier ministre, pour expliquer aux différentes couches de la société, le concept de Refondation. En effet, depuis quelques mois, ce numéro deux du régime Yayi donne des communications dans différentes localités du pays sur la Refondation. Concept sous le sceau duquel Boni Yayi a placé son second mandat, la Refondation est, entre autres, caractérisée par l’introduction de réformes aussi bien politiques, économiques, qu’administratives. Le samedi 21 avril 2012, Koupaki était au forum de la jeunesse de Kouandé où il a éclairé la lanterne des jeunes sur le concept avec un accent particulier sur le lien entre refondation et jeunesse. On se rappelle qu’en début de ce  mois, il était à Parakou et Djougou pour le même exercice. Il y a seulement quelques jours, il était, sur initiative de la Cellule féminine de l’Union des professionnels des medias du Bénin (Cfu-Upmb), face aux journalistes. Ici, les  hommes et femmes de la plume et du micro ont été informés sur les tenants et aboutissants de la Refondation et le lien entre le concept et les medias. D’après ce qu’on apprend, le ministre Koupaki pourrait avoir d’autres sollicitations pour poursuivre son exercice.

Ainsi, un an après le début de la Refondation, on voit Koupaki dans une démarche de vulgarisation du concept en vue, sans doute, de mieux l’expliquer  aux populations. Ce qui est tout à fait normal. Le concept était jusque-là défini de diverses manières par les collaborateurs du président Boni Yayi qui en est le précurseur. Il est tout à fait judicieux de permettre aux citoyens d’en avoir une idée claire. Cela leur permettra d’être outillés pour évaluer Boni Yayi au soir du 06 avril 2016, date à laquelle il quittera définitivement le palais de la Marina.

Cependant, on se demande, au regard de l’actualité sur les réformes entreprises jusque là, si la meilleure option est de se lancer dans un marathon de vulgarisation du concept de la Refondation. On se demande s’il est opportun de s’adonner actuellement à une randonnée apologique de la Refondation alors qu’il y a à redire sur la  grande partie des reformes majeures introduites. Pour des questions de méthode de management gouvernemental, le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng), la plus grande nouveauté économique, vacille. Pour le même problème de méthode, le projet de révision constitutionnelle, la plus grande réforme politique annoncée, est en train d’échouer (…) Comme le caricaturait cet acteur de la presse universitaire, la refondation est en panne. Et la chose la plus opportune à faire actuellement, c’est de la réparer et faire en sorte que les réformes déjà entreprises connaissent un envol et que celles qui restent soient introduites avec la meilleure méthode possible. Si non, ce serait simplement du mauvais marketing que de faire « la publicité d’une marque dépassée.»

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