Contrairement à ce que les autorités de la mairie ont fait croire à l’opinion, le Maire de la commune de Cotonou, était informé des opérations de déguerpissement de la berge lagunaire de Cotonou. Il a co-signé, avec le ministre de l’environnement, un communiqué informant les populations des zones en question.
Voici un document qui vient contredire les premières autorités de la mairie de Cotonou, notamment le maire Nicéphore Dieudonné Soglo sur la question des opérations de déguerpissement de la berge lagunaire de Cotonou. Il s’agit du communiqué n° 0403/MEHU/DC/SGM/DGE/DPPGRE/SPP/SA en date du 23 février 2012. Il est intitulé « Communiqué conjoint du Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme et du maire de la ville de Cotonou.» Et porte la signature du ministre de l’environnement Blaise Ahanhanzo-Glèlè et du maire de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo. Dans ce communiqué, ces deux autorités informent les populations des quartiers de Gbogbanou, Abokicodji, Dedokpo et Xlacodji des « travaux d’assainissement » prévus dans ces zones dans « le cadre de l’aménagement des berges » lagunaire. Dans le communiqué, il est aussi demandé aux habitants de ces « localités » de « prendre toutes les dispositions nécessaires pour déguerpir des lieux au plus tard le 29 février, délai de rigueur afin de permettre aux services du génie militaire d’effectuer les travaux d’assainissement.» Selon le document, les populations des quartiers en question ont été recasées ailleurs depuis les années 80 et 90. Elles ont alors été invitées « à quitter les lieux qui relèvent des domaines publics de l’Etat où elles se sont installées illégalement exceptées celles qui y sont recasées en 1995. Le document fait, par ailleurs la mise en garde, suivante. « En tout état de cause, passé ce délai du 29 février 2012, les personnes qui ne se conformeraient pas aux présentes prescriptions s’exposeront à des déconvenues dont elles seront les seules responsables.» Ces populations ont donc été déguerpies dans le vendredi 04 mai dernier.
Il était pourtant au bord des larmes
Le contenu de ce document, dont nous avons publié l’intégralité vient battre en brèche les propos de Nicéphore Soglo. En effet, en visite aux populations sinistrées le samedi 12 mai 2012, le maire de Cotonou avait exprimé les yeux larmoyant toute sa désolation. Il s’est offusqué en sa qualité de Chef de terre de n’avoir pas été mis au courant de la décision du ministre de l’Environnement de dégager les populations des quartiers en question. Voici un extrait du discours qu’il avait prononcé a cet effet. « C’est une provocation car tout ce qui a été fait n’a rien à avoir avec le programme initial. Cela vous a causé de graves dommages et des désagréments de tout genre. Cela me crève le cœur.
C’est d’autant plus grave et déplorable que nous sommes en pleine saison pluvieuse et que les activités scolaires au titre de cette année se poursuivent encore. C’est un manque d’humanité que de vous jeter à la rue et vous obliger à dormir à la belle étoile ; même si j’en conviens, il faut effectivement assainir la berge lagunaire à la fois pour des raisons économiques et pour des raisons de sécurité publique. Je vous exprime à nouveau, comme je l’ai expressément fait à travers les médias, mes sentiments de compassion et de profonde sympathie.» Il avait, pour joindre l’acte à la parole, offert des enveloppes financières aux sinistrés. Soit 10 millions à Xlacodji, 1 million à Dédokpo, 1 million à Abokicodji.
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