Le week-end dernier, le Mali a frôlé ce qui pourrait accélérer sa partition. Il s’agit d’une alliance manquée entre le Mnla et Ansar-Dine.
L’échec de cette association qui devrait permettre aux deux groupes d’être plus forts à fin de contrer toute initiative militaire paraît, à l’analyse des choses, comme la dernière occasion de la Cedeao à intervenir militairement.
Le feuilleton malien est loin de connaitre son épilogue. Le week-end dernier, les rebelles et les islamistes du Mnla et de Ansar-Dine ont en vain négocié une alliance pour une partition réussie d’un nord-Mali islamisé. Comme point d’achoppement, les modalités de l’application de la charia. Depuis Mars, Les signaux d’alerte ne cessent d’être expédiés du nord. Certains jours, ils retentissent plus. Les différents groupes de la rébellion armée sont déterminés à sanctuariser le nord du Mali et le font sans rencontrer d’autre résistance que la révolte épisodique d’une population aux mains nues. Cependant, à Bamako, les priorités sont tout autres que la sécurité des populations résidents dans le Nord du pays. Politiques, à l’image du président de la transition Dioucounda Traoré, tabassé il y a quelques jours, et militaires putschistes à l’image du capitaine Sanogo, se disputent sournoisement le pouvoir et ses avantages au détriment de l’essentiel. Pendant ce temps, la communauté économique de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) dans sa médiation multiplie les gaffes. Au nombre de celles-ci, la négociation avec des « hors-la-loi », le couronnement d’un ennemi de la démocratie, des concessions mal pensées etc. Et ceci, au lieu de parer au plus pressant, celui de passer à l’action militaire en direction du Nord-Mali. Certes, il y a eu un certain nombre de règles en la matière mais la principale question qu’il convient de poser ici est de savoir si le Mali est membre de la Cedeao ou pas. Si oui, n’est-il pas indéniable pour la bonne marche de toute cité, que tous ses membres se soumettent aux décisions de la majorité ? La tentative d’alliance entre deux groupes revendiquant, il y a encore peu deux choses différentes, devraient réveiller la Cedeao qui doit enfin prendre ses responsabilités ou démissionner. Si la Cedeao n’agit pas maintenant, elle ne pourra plus jamais le faire ou du moins, ne réussira pas plus tard, la libération du nord-Mali. Ceci, pour plusieurs raisons. L’alliance du Mnla et de Ansar-Dine fera d’eux, un groupe très puissant face auquel la Cedeao devrait déployer plus de moyens et du temps pour les mettre hors d’état de nuire. De l’autre côté, La vie des populations est de plus en plus en jeu et elles pourraient être prises en otage les jours à venir par les rebelles pour empêcher leur évacuation qui doit précéder toute action militaire.
Collusion entre les différentes autorités du Mali
Qu’elles soient légales ou non, toutes les différentes autorités du Mali semblent cautionner le désordre orchestré par les rebelles au Nord du pays. Après son putsch, le capitaine Sanogo s’était opposé avec véhémence à une intervention militaire de la Cedeao au Mali sans une demande officielle interne, ce qui n’était pas si anormal car c’est ce que disent les textes de l’organisation sous régionale. Mais après avoir décroché le jackpot du statut d’ancien président, à lui offert par la cedeao sur un plateau d’or, il devrait être le premier à faire cette demande vu son importance dans l’arène politique malienne. Il ne l’a pas fait et le président de la transition non plus. Pourtant, la Cedeao n’a de cesse depuis quelques jours, de réclamer cette volonté interne de ce qui reste des autorités maliennes. Ce grand silence des différentes autorités maliennes frise un grand complot des uns et des autres contre le Mali. C’est un fait qui témoigned’ailleurs de la caducité des textes de la Cedeao. Si non, comment expliquer que c’est à l’Organisation des nations unies que la cedeao doit demander la condamnation des atrocités commises au Mali avant d’intervenir. L’Afrique est assez balkanisée pour qu’on en rajoute quand on sait que le Soudan n’a pas encore fini de panser ses plaies après sa partition.
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