Insalubrité dans la ville de Cotonou : le quartier Zongo souffre le martyr

Sachets et sacs d’ordures le long des voies, eaux usées et restes de repas ça et là. C’est l’état d’insalubrité dans lequel végète le quartier Zongo de Cotonou, la ville  capitale économique du Bénin. Constat.

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Quartier Zongo à Cotonou, ce mardi 22 mai 2012. Il est 16 heures passé de quelques minutes. Le muezzin vient d’appeler à la prière les fidèles musulmans. Les habitants, visiblement des musulmans et commerçants se montrent très peu attentifs. C’est l’heure de «Al Ansar», la troisième prière quotidienne dans la religion islamique. Les lieux de prières se remplissent progressivement. Devant les étalages, les commerçants n’ayant pas effectué le déplacement de la mosquée, disent la prière. Juste devant eux, du côté de la voie menant vers Ganhi, une commerçante ambulante d’ananas vient de vider à même le sol, le contenu de son plateau sans être inquiétée. Sur le terre-plein qui sépare les deux voies, comme des sacs de voyages dont les propriétaires attendent le bus, plusieurs paquets notamment des sacs et sachets pleins d’ordures ménagères attirent très vite les regards nouveaux. De part et d’autre de la chaussée, des restes de repas et des eaux usées dégagent une odeur nauséabonde. Sous les véhicules gros porteurs stationnés le long des artères de ce quartier, l’insalubrité est impressionnante.

Incivisme ou inefficacité des programmes de salubrité?

Selon Sahidou, un revendeur ambulant de Cd d’artiste et de film, un habitué des lieux, « c’est la nuit que les populations viennent déposer les sachets d’ordure ». A en croire ses explications, le manque de poubelle pour la pré-collecte et la pauvreté seraient à l’origine de cette insalubrité grandissante. « Y a pas poubelle dans quartier là et puis actuellement le pays est dur. Les gens veut pas payer l’argent pour poubelle », explique-t-il dans un français approximatif. C’est également le point de vue de dame Nanilath, une vendeuse de repas dans un coin non loin de la petite mosquée située à une rue de la mosquée centrale du quartier. Des propos de Deen, un habitant, il est évident que le manque de poubelle à chaque coin est le premier facteur de pollution mais l’incivisme des populations n’est pas à ignorer. Il ajoute que « l’ignorance des conséquences néfastes de l’insalubrité est également un autre facteur ».  Et, il est  souvent difficile de raisonner des « pollueurs ». « Quand, on leur demande de ne pas déposer les sacs d’ordures et verser les eaux usées le long des voies, ce sont des injures qu’on reçoit », répond-il à la question de savoir pourquoi est-ce qu’ils n’interviennent pas lorsqu’ils voient les gens déposer les sachets ? Pour Jacques, étudiant et habitant du quartier, les programmes d’assainissement de la ville de Cotonou ont montré leurs limites. Selon ses propos, comme cela se fait dans les grandes villes et précisément dans les quartiers populaires comme Zongo, la mairie doit mettre à chaque 10 mètres, de grandes poubelles pour la pré-collecte des déchets ménagers et contraindre après sensibilisation les populations à en faire usage.

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