L’auteur et compositeur de l’hymne national du Bénin repose depuis hier dans sa dernière demeure au cimetière du grand séminaire Saint Gall de Ouidah.
C’est Dieu qui donne et c’est encore lui qui reprend. Les hommages d’adieu ont été rendus hier au révérend père Marie Thérèse Gilbert Dagnon décédé dans la nuit du jeudi 14 juin à l’âge de 86 ans. Une messe présidée par Monseigneur Antoine Ganyè, archevêque de Cotonou a été dite hier à son intention à l’Eglise Saint Jean baptiste de Cotonou, en présence de quelques membres du gouvernement, les présidents d’institutions le corps diplomatique et consulaire accrédité au Bénin, les prêtres et fidèles de l’église catholique, les membres de sa famille et les autres confessions religieuses qui sont tous allés honorer la mémoire d’un digne fils de la nation, auteur de l’Aube nouvelle. A tour de rôle, les différentes personnalités présentes ont témoigné des bonnes œuvres qu’il a accomplies durant sa vie sacerdotale. Le prélat s’est en effet fortement illustré pour son combat contre les forces du mal en tant que grand exorciste, sa lutte pour la justice, sa fidélité et son amour pour la nation, pour Dieu et pour le prochain. Il aura marqué l’histoire de tout un continent mais aussi et surtout celle des béninois. Au-delà des cérémonies spirituelles, l’auteur de l’hymne national du Bénin a été élevé à titre posthume au rang de grand officier de l’ordre national du Bénin par la chancelière Osséni Koubourath. Avant que le cortège ne prenne le départ pour la demeure éternelle. Après son inhumation, ses amis, fils et filles spirituels se sont retirés dans le recueillement, implorant le père céleste pour le repos de son âme. Une messe-veillée est prévue ce jour à la paroisse Saint Jean Baptiste de Cotonou.
Retour sur la vie d’une immense personnalité
L’Abbé Gilbert Dagnon est né le mercredi 18 août 1926. De Janvier 1939 à Décembre 1940, il a entamé la formation au sacerdoce chez les petits clercs à Ouidah. C’était, selon le père Pamphile Fanou, curé de la paroisse Saint Jean Baptiste, l’occasion pour le jeune séminariste de capitaliser en lui les vertus comme l’amour pour Dieu, le désir de la sainteté, la piété, la bonne volonté, que les vaillants missionnaires professeurs, lui inculquaient. De janvier 1947 à Décembre 1949, il fit le cycle de philosophie au Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah. Après l’année de probation en 1950, le cycle de théologie de 1951 à 1955, l’Abbé Gilbert Dagnon a été élevé à la dignité sacerdotale le 10 Juillet 1955 par Mgr Louis Parisot. D’octobre 1955 à septembre 1956, le jeune prêtre a été envoyé en mission au Petit Séminaire Sainte Jeanne d’Arc où il a été Préfet de discipline. De là, il a été envoyé à la Cathédrale de Porto-Novo où il fut Vicaire jusqu’en 1960. C’est cette année là qu’il écrivît les paroliers et composât la musique de l’Hymne National du Bénin, alors Dahomey. Il est aussi auteur de sept (07) autres hymnes : l’Hymne de la francophonie, l’Hymne pour l’union des parlements, l’Hymne pour la croix rouge et le Croissant, l’Hymne pour l’Association des Producteurs de Pétrole Africain(Appa), l’Hymne pour la Fececam (Fédéral des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle)… Il fut ensuite envoyé en France étudier les Sciences Mathématiques d’octobre 1960 à janvier 1963. Il revient au Petit Séminaire Sainte Jeanne d’Arc, cette fois-ci en tant que professeur de Janvier 1963 à juin 1967 et Recteur de juin 1967 à juillet 1974. Année à laquelle, il a été envoyé à la Cathédrale Notre Dame de Miséricorde de Cotonou où il fut Curé d’Août 1974 à Août 1992. Il finit officiellement sa mission de curé à la Paroisse Saint Jean Baptiste de Cotonou le 10 juillet 2005, date de sa retraite. Et rejoint la béatitude éternelle le jeudi 14 juin 2012.
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