Maghreb : des batteries au lithium bientôt fabriquées sur place

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Les batteries au lithium sont devenues l’un des piliers invisibles de la révolution énergétique actuelle. Elles alimentent nos téléphones, nos voitures électriques, et de plus en plus nos maisons via le stockage d’énergie solaire. À mesure que les pays cherchent à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, la demande mondiale pour ces batteries explose. Dans ce contexte, l’Algérie pourrait franchir une étape décisive : produire ses propres batteries, en misant sur des ressources locales et un savoir-faire scientifique en pleine émergence.

Préparer l’industrie malgré l’incertitude sur le lithium

Alors que l’Algérie n’a pas encore confirmé la présence de gisements exploitables de lithium, elle ne reste pas les bras croisés. La Sonarem, bras minier de l’État, a entamé une collaboration stratégique avec le professeur Karim Zaghib, figure reconnue dans le domaine des batteries. Ensemble, ils visent la fabrication de batteries au lithium reposant sur trois éléments : le lithium, le fer et le phosphate. Si la présence de lithium en quantité suffisante reste à prouver, les premières étapes de transformation des deux autres minerais, eux bien disponibles, ont déjà commencé.

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C’est un pari réfléchi : en lançant la transformation du fer et du phosphate, l’Algérie prépare les bases industrielles d’une filière batteries, tout en poursuivant l’exploration géologique pour déterminer ses réserves potentielles de lithium. Autrement dit, le pays construit déjà l’usine avant même de savoir si la matière première principale s’y trouve — une approche audacieuse mais structurée.

Une dynamique de transformation locale bien enclenchée

La transformation minière constitue l’un des points névralgiques du projet. Plutôt que d’exporter ses ressources brutes comme par le passé, l’Algérie cherche désormais à intégrer la chaîne de valeur en aval. Selon les déclarations du PDG de la Sonarem, Belkacem Soltani, des opérations de transformation du fer et du phosphate sont actuellement en cours. Ce sont deux matériaux essentiels dans plusieurs types de batteries modernes, en particulier les batteries LFP (lithium-fer-phosphate), très prisées dans l’industrie automobile pour leur stabilité et leur longévité.

Ce choix stratégique permet de ne pas attendre la confirmation du lithium pour lancer l’activité industrielle. Il repose sur une logique simple : même si l’Algérie ne découvre pas de lithium en quantité exploitable, elle pourra toujours intégrer la chaîne mondiale de fabrication de batteries en transformant localement d’autres composants cruciaux.

Vers une montée en puissance industrielle et technologique

Ce projet pourrait marquer un tournant pour le Maghreb, souvent cantonné à l’exportation de matières premières. En maîtrisant des étapes plus avancées comme la transformation et, potentiellement, l’assemblage de batteries au lithium, l’Algérie pourrait accroître sa souveraineté industrielle et technologique. Le pays pourrait devenir un partenaire clé pour les entreprises internationales qui cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement, surtout dans un contexte géopolitique où la Chine domine largement la filière lithium.

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D’un point de vue économique, cette démarche permettrait de générer des emplois qualifiés, de dynamiser des zones industrielles locales et de former une nouvelle génération de techniciens et d’ingénieurs. D’un point de vue stratégique, elle positionnerait le pays sur un créneau d’avenir, aligné avec les exigences climatiques et les évolutions du marché mondial.

L’Algérie ne sait pas encore si son sous-sol recèle des quantités exploitables de lithium. Mais cela ne l’empêche pas d’avancer. Grâce à une collaboration avec un expert international, à la mobilisation de ses ressources en fer et phosphate, et à une volonté claire de monter en gamme industriellement, elle prépare le terrain pour devenir un acteur significatif de la transition énergétique. Ce projet témoigne d’une ambition nouvelle : ne plus être seulement fournisseur de minerais, mais devenir producteur de solutions. Et si l’exploration confirme demain la présence de lithium en Algérie, le pays sera déjà prêt à en tirer parti.

11 réponses

  1. Avatar de Hocine Afrit
    Hocine Afrit

    si l’auteur de l’article avait pris la peine de se documenter avant de l’écrire, il aurait su que l’Algérie n’a décidé de se lancer dans cette aventure qu’au vu d’importants gisements prouvés de lithium révélés entre autres au niveau des chotts du sud-est du pays. De même qu’il aurait fallu pour plus de précisions signaler que le professeur Zaghib, une sommité reconnue mondialement dans ce domaine, est algérien.

    1. Avatar de Hamid
      Hamid

      Mon œil ! 60 ans presque, d’exploitation du gaz et du pétrole n’ont pas suffi de déplacer l’Algérie d’un millimètre des rangs des pays sous-développés et avec tout ça, on va vous croire.😉

  2. Avatar de Aissa Imal
    Aissa Imal

    Vous ne faites que suivre et miner le Maroc dans toutes ses démarches…Le Royaume est plus en avance dans ce domaine et bien d’autre…(le Maghreb, souvent cantonné à l’exportation de matières premières.) c’est qui ne faites qu’exporter les matières premières, le Maroc a déjà franchi cette étape il y’a belle lurette…à propos de la batterie de lithium , et puisque vous évoquez votre chercheur Zeghib, sachez que l’inventeur de cette dernière n’est autre que Rachid Yazami : Le pionnier marocain des batteries lithium-ion

    Le scientifique marocain Rachid Yazami, originaire de Fès (né en 1953), est mondialement reconnu pour son rôle dans la révolution des batteries lithium-ion. Son invention majeure en 1980, l’anode en graphite, est devenue un composant essentiel des batteries rechargeables utilisées dans les téléphones, ordinateurs portables et voitures électriques….

    1. Avatar de Belkhirat Abderrezak
      Belkhirat Abderrezak

      pourquoi vous vous Chamailler pour des sujets qui vous dépassent l’essentiel se sont des maghrébins qui sont leaders dans ce domaine avec l’apport des chinois

    2. Avatar de Attia Labiad
      Attia Labiad

      Et d’après vous si le Maroc s’est déjà lancé dans cette filière il faut que les autres pays ne le suivent pas ? Quand aux deux chercheurs la science se complète. Arrêtons de nous chamailler enfin !

    3. Avatar de Lio
      Lio

      Aïssa ferme ta gueule

  3. Avatar de GABA Mohammed
    GABA Mohammed

    j’en suis convaincu que le lithium se trouve en quantité industrielle en Algérie, paraît il le sud de la région de Tebessa regorge des terres rares

    1. Avatar de Mohand Ou el Hadj
      Mohand Ou el Hadj

      Une terre volée aux tunisiens… Merci Mama França…

      1. Avatar de Hemici Said
        Hemici Said

        allez voir la population Algerienne de l’est et de l’ouest, vous serez choqué sur l’étendue de leurs fierté d’appartenir a ce pays nommé Algérie, malgré les accrocs de la vie quotidienne. Chez nous une grande offense, si vous osez traiter un Bechari de marocain ou un Tebessi de tunisien, en etant convaincu que leurs ancêtres ont tracé par le sang des martyrs les frontières avec tous nos voisins. Ceci dit ces derniers sont prêts à défendre ce pays corps et ames.

      2. Avatar de Horabel hocine.
        Horabel hocine.

        tu es betterment regression, t’as pas trouvé d’autres raisons pour manifester une haine ancrée profondément à l’intérieur de tes tripes comme un ulcére qui à perforé ton stomach, Sal et individu hypocrite.

  4. Avatar de Professeur Kerbache tahar
    Professeur Kerbache tahar

    si vraiment nos chercheurs veulent vraiment participer au développement de l’Algérie ils doivent collaborer avec les universités je peux citer un exemple pour le polytechnique de Constantine qui a envoyer une invitation au chercheur Zeghib pour venir donner une conférence sur les batteries au lithium et discuter des possibilités de lancer un laboratoire dédié aux batteries au lithium jusqu’à présent on reçu aucune réponse de la part du chercheur Zeghib Abdelkrim si vraiment nos compétences à l’étranger veulent bien transférer leurs savoir-faire ils doivent le faire au niveau des universités des grandes écoles.

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