Ifangni : l’association Forces unies pour le développement (Fud) fait un diagnostic pertinent

L’ère de la décentralisation inaugurée au Bénin en 2002 a apporté diverses fortunes aux communes. Si d’autres tentent vaille que vaille de sortir la tête de l’eau, d’autres par contre s’enlisent dans le sous développement et la décrépitude. 

C’est le cas de la commune d’Ifangni. Pour remédier à cela, l’association Forces Unies pour le Développement(Fud) créée en Février 2011 sous les auspices de son président Jérémie Didolanvi a jeté un regard critique sur les facteurs du sous-développement de la commune. Le  diagnostic assez pertinent montre bien les voies à suivre pour surmonter ce retard.

L’analyse situationnelle de la commune d’Ifangni affiche qu’elle demeure depuis plusieurs décennies dans une certaine léthargie chronique avec une perte drastique des valeurs. En effet, depuis l’accession de notre pays à l’Indépendance, la Commune d’Ifangni ne s’est outre développée et se caractérise par la vétusté de ses infrastructures sociocommunautaires. Le niveau des activités a considérablement baissé. Cette situation qui détériore de jour en jour les conditions de vie des populations déjà très pauvres ne semble pas tendre vers son épilogue. Paradoxalement, la commune dispose d’assez de potentialités et de ressources nécessaires, indispensables à son essor économique voire son développement.

Les causes profondes de l’état de sous-développement de la commune sont autant endogènes qu’exogènes. Les causes endogènes se trouvent être le manque de participation de tous les acteurs au développement de la commune. Cette situation s’est accentuée avec les clivages politiques laissant perplexe les pauvres populations qui d’ailleurs ne disposent d’aucune voix de recours pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie. En effet, le manque de cohésion des forces politiques empêche la commune d’Ifangni à sortir de l’ornière. Cette situation trouve sa source des processus électoraux dont les plus récents ont développé des divisions et des haines politiques, des disputes vaines, l’orgueil, l’individualisme, le refus de collaborer avec ses adversaires politiques, etc. Aussi, depuis l’avènement de la démocratie, et en s’inscrivant dans le processus de la décentralisation et de la déconcentration, la sollicitation à la participation active des populations en vue de la gestion de la commune s’avère indispensable. Cette décentralisation consiste à amorcer le développement à la base pour la réalisation de la croissance économique et assurer la réduction effective de la pauvreté.

C’est en cela que l’Association Forces Unies pour le Développement, de part son rôle contributif à la cohésion sociale pour un développement harmonieux des localités a tenu en son sein sur le cas spécifique de la commune d’Ifangni plusieurs concertations afin d’identifier les facteurs déterminants qui favorisent l’éclosion d’une cité meilleure à économie prospère avec un niveau de bien être social appréciable et qui préservent les acquis du passé.

En d’autres termes, il urge de trouver des voix et moyens pour sortir la commune de l’ornière quand bien même plusieurs autres au Bénin s’identifient au rang des communes à grands pas vers le développement ; c’est le cas des communes de Bohicon et de Lokossa dans le sud et de N’Dali dans le Nord pour ne citer que celles-là. L’Association Forces Unies pour le Développement se veut d’éveiller la conscience des acteurs au niveau local pour leur participation plus accrue au développement de la commune. Par ailleurs, les concertations tenues n’ont pas occulté d’autres sujets de grande importance telle que celui relatif à l’élaboration et la mise en œuvre du budget communal autour duquel on observe une sorte d’opacité bien que la loi sur la décentralisation exige sa divulgation à toute la population. Dans ces conditions, les populations sont contraintes de subir les incohérences des actions menées qui parfois laissent de côté les besoins profonds des populations. L’Association FUD, dans son élan de proposition des solutions profondes à la gestion rationnelle des ressources très limitées de la commune s’est vue décernée publiquement un satisfecit à l’éveil des autorités de la commune lors du processus d’élaboration du plan de développement de communal.

S’agissant des causes exogènes, elles sont relatives à la transplantation dans les localités des affres des politiques politiciennes au niveau national. Les disjonctions et Les désunions qui s’observent au cours des processus électoraux se poursuivent et plus encore sous une autre forme au cours des mandats des élus. Les élus constituant «l’exécutif», ne veulent associer leurs adversaires politiques qui d’ailleurs espèrent une situation chaotique avant de contribuer à la gestion de la cité. Etendu au plan national, en caricaturant les relations fonctionnelles avec le pouvoir central, on peut observer les autorités communales lorsqu’elles ne s’identifient pas comme alliées ou du côté de ce dernier éprouvent certaines difficultés à bénéficier des interventions publiques dans leur localité. C’est ce qui fait observer des désistements, ou des redirections vers des tendances politiques plus porteuses qui pourraient perpétuer les intérêts personnels au détriment des besoins réels de la population.
Par ailleurs, d’autres maux minent le sous développement de la commune tels que le manque de promotion des cadres issus d’Ifangni, ce pour quoi l’Association FUD œuvre ardemment pour constituer une diaspora plus solide, plus étendue, ayant les moyens et des opportunités d’investissement dans la commune. 
L’Association FUD veut à travers ce coup de gueule instaurer une nouvelle forme de désignation des élus locaux de façon consensuelle ou unanime, acceptés de tous, assumés par tous, ayant des capacités et aptitudes nécessaires pour gérer la cité, et qui associent tout le monde sans distinctions de sexe, d’âge, d’ethnie, de religion, ni de bord politique pour la gestion de la Commune. Elle veut éviter que la force financière prime sur la force technique au cours des campagnes électorales. Elle veut bannir l’instauration de la médiocrité dans le système de gestion de la commune au profit de la gestion axée sur les résultats (le budget communal doit désormais être réformé en conséquence).  Pour ce faire, les populations pourront opérer des choix à l’issus de la confrontation des programmes de développement communal des candidats aux élections.
Pour y parvenir, elle poursuivra les actions de :

– Sensibilisation pour la promotion de la paix et la réconciliation ;
– Contribuer à la réussite des élections locales prochaines ;
– Participer activement à l’amélioration des conditions de vie des populations d’Ifangni ;
– Organiser des débats contributifs à l’amélioration de la gestion des ressources de la commune ;
– Organiser des lobbyings pour mobiliser des ressources supplémentaires à la mise en  œuvre du PDC;
– Inviter la diaspora au développement de la commune ;
– Faire la promotion des activités génératrices de revenu dans la commune.

Outre ces exigences aux potentiels candidats, il est important de rappeler à la population que la LEPI est aussi un outil de développement communal et qu’il est indispensable que chaque administré de la commune d’Ifangni soit enrôlé. Surtout ceux qui n’ont pas encore pu le faire.  Il faut que les populations se sentent fières d’appartenir à une localité en s’identifiant par sa culture, ses origines, ses attachements, ses actions, ou ses contributions, sa participation directe ou indirecte au développement de la société.

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