Bientôt s’ouvre, sur toute l’étendue du territoire national, la saison des examens et concours. Des milliers de nos jeunes compatriotes iront à l’assaut des différentes épreuves.
Ils vont ainsi tester leurs connaissances et prouver leurs capacités. En contrepartie de quoi, il leur sera délivré, si le test venait à être concluant, le diplôme qui sanctionne la fin réussie de cette course d’obstacles.
C’est de diplôme qu’il s’agit. Nos jeunes apprenants donneront le meilleur d’eux-mêmes pour décrocher le fameux sésame. Le diplôme continue de jouir d’une cote d’amour élevée auprès des Béninois. C’est souvent à l’aune de celui-ci qu’ils situent et classent quelqu’un sur l’échelle sociale, lui accordant conséquemment la part de considération ou de dédain qu’il mérite.
Cette valeur attribuée au diplôme commence par se dégrader. Il est, en effet, de plus en plus de jeunes gens et de jeunes filles qui choisissent d’aller refaire leurs classes au marché international de Dantokpa. En plus de leurs titres académiques, ils viennent y glaner et moissonner des diplômes que ne délivre aucune Université dans le monde.
Nous regarderons les diplômes qui seront délivrés au terme de l’année scolaire 2011-2012 comme des prix spéciaux, conçus pour marquer une année spéciale. Pourquoi ? Personne n’oublie la parenthèse de plusieurs semaines de grève des enseignants, une parenthèse ouverte au cœur même de cette année spéciale. Nous avons perçu une telle parenthèse comme une vilaine balafre sur la joue de l’école. Le spectre de l’année blanche a plané sur le pays. Au sortir de ce cauchemar, un constat s’impose. L’année, incontestablement, aura été dure pour tous. Mais chacun la verra et l’appréciera selon son angle de vision. Chacun l’investira de sens en fonction du résultat qu’il obtiendra après les examens.
• Premier cas de figure. Nous avons eu une année scolaire tronquée. En ce sens qu’une bonne partie s’en était allée en eau de boudin, littéralement bouffée par la grève des enseignants. Or, dit-on, le temps perdu ne se rattrape point. Autant donc admettre qu’en dépit de tous les efforts, par ailleurs louables, une partie utile de l’année scolaire de nos élèves et écoliers aura été tout simplement sacrifiée, passée par pertes et profits.
Heureux ceux des candidats aux divers examens qui, malgré toutes ces difficultés, décrocheront le parchemin tant rêvé. Ceux qui ne feront pas comme eux, chercheront à justifier leur contre-performance. Ils désigneront des boucs émissaires. Ils tiendront les circonstances, sinon leurs maîtres, pour responsables de leurs malheurs. « La puce, frappée par la foudre, nous assure un proverbe mossi du Burkina Faso, dira toujours qu’elle est victime d’un complot ».
• Deuxième cas de figure. Nous avons eu une année scolaire sauvée de justesse. Les initiateurs de la grève, revenus à de meilleurs sentiments, dans le souci de sauver ce qui peut encore l’être, ont donné de vigoureux coups d’accélérateurs. Ils ont consenti à jouer les prolongations pour gommer les retards et finir le programme. Résultat des courses, l’année est sauvée.
Bravo pour ceux qui sauront tirer profit de ces circonstances exceptionnelles pour donner corps à leur rêve. Ceux qui ne feront pas comme eux, invoqueront les rigueurs d’un marathon exténuant. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » se justifieront-ils. Mais ils oublieront que « Quand le tam-tam change de rythme, les pas de danse doivent aussi changer » Qu’ils retiennent la belle idée de ce beau proverbe de l’Afrique du Nord (Citation) : « Ne désespère pas au milieu des plus sombres afflictions de ta vie, car des nuages noirs tombe une eau limpide et féconde » (Fin de citation).
• Troisième cas de figure. Nous avons eu une année difficile. Elle est à oublier bien vite. Tirant leçon de ce qu’il nous a été donné de vivre, des menaces que nous avons fini par conjurer, nous rêvons d’années scolaires sans grève. Avec le concours actif de tous les partenaires de l’école.
Nous entendons d’ici le chœur des septiques tenir pour une vaine utopie l’idée d’une année scolaire sans grève. Quoi leur répondre ? Donnons la parole au penseur positif américain Robert Kiyosaki : « Si tu penses que tu peux, tu peux. Si tu penses que tu ne peux pas, tu ne peux pas. Dans les deux cas, tu as raison »