Affaire intrants coton : les 10 questions du Front Citoyen au Gouvernement

(Détchénou et les siens disent non à la violation de l’Etat de droit) Les récents événements de l’actualité politique nationale préoccupent le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fcsad). 

Le Fcsad est un creuset de partis politiques, de syndicats, de la société civile et de personnes ressources dirigé par le professeur Antoine Détchénou. 

Il s’est donné comme mission de barrer la route aux dérives du pouvoir. Il s’est réuni hier à son siège «pour passer en revue la récente actualité nationale.» La séance a débouché sur une déclaration à travers laquelle le Fcsad interpelle le gouvernement. Il le fait à travers 10 questions à l’endroit de l’équipe Yayi. Ces questions portent sur l’affaire de la saisie des intrants coton, le recours fréquent à l’armée et la traque aux investisseurs. Lisez, ci-dessous publiée, l’intégralité de la déclaration.

Déclaration du front citoyen pour la sauvegarde des acquis democratiques – FCSAD

Considérant les actes anti démocratiques récurrents posés par nos gouvernants du régime de la refondation, des citoyens béninois organisés au sein du FCSAD et provenant d’horizons divers (partis et mouvements politiques, syndicats, société civile), se sont réunis ce jour jeudi 14 juin 2012 au siège du FRONT pour passer en revue la récente actualité nationale.

Après une analyse des images d’enlèvements d’intrants sur terre comme en mer par des militaires armés et de la justification qu’en a fait le gouvernement au travers de son communiqué du conseil des Ministres du dimanche 10 juin 2012, le FCSAD fait la déclaration suivante:

Dans un passé encore vivace dans la mémoire collective du peuple béninois, l’armée de notre pays a investi la bourse du travail pour empêcher une manifestation des travailleurs ; elle a investi les écoles pour disperser et passer à tabac, devant leurs élèves, des enseignants exerçant leur droit de grève ; elle a investi le campus universitaire pour pourchasser et traquer les étudiants ; elle a investi une usine de coton à Nikki pour la réquisitionner ; elle a assiégé des villes entières en février/mars 2011 en pleine période électorale etc..etc..
La constance dans ces quelques faits relevés est que la force publique, chargée de la sécurité de tous, a toutes les fois servi la seule cause du pouvoir en place.

A la suite d’un débarquement des hommes armés le vendredi 8 juin  sur le terminal à conteneurs d’un opérateur économique privé pour y enlever de force des intrants coton, c’est à un arraisonnement de navire, toujours par l’armée, que nous avons assisté pour en faire débarquer des intrants coton. Notre gouvernement, dans un relevé du Conseil des Ministres du dimanche 10 juin, a justifié ces actes par sa volonté de sauver la campagne cotonnière 2012-2013 ; sauver la campagne  cotonnière est un acte louable dont le gouvernement s’est pourtant acquitté depuis 2006 sans ce spectacle à la limite ahurissant !

Dans un Etat de droit dont le mode de fonctionnement devrait  être aux antipodes des images de brutalité et de violence offertes au peuple par les chaînes de télévision,  le FCSAD, conforme à son objectif de base, se pose les questions suivantes :

1. L’urgence de sauver une campagne cotonnière justifie t elle la violation de la propriété privée au point de faire prévaloir le droit de la force sur la force du droit ?
2. Pourquoi  utiliser la force publique pour conduire une opération de transaction commerciale ?
3. Que fait on du dialogue, de la négociation ou de la saisine de la justice  qui  doivent primer et restent les voies d’actions dans un Etat de droit ?
4. Depuis l’historique conférence des forces vives de la Nation de 1990, les militaires ne sont ils pas fixés sur leurs missions  régaliennes ?
5. L’état de siège imposé en 2011 lors des élections serait il un acte prémédité dans une logique qui se déploie depuis peu ?
6. A l’allure où vont les choses depuis la dernière élection présidentielle, les citoyens jouissent ils encore d’une quiétude dans leurs maisons, sur leurs lieux de travail et même dans la rue ?
7. L’acharnement quasi permanent du pouvoir sur les opérateurs économiques nationaux peut il être un facteur incitatif à l’investissement source de création d’emplois et de développement ?
8. Le Bénin est-il toujours un Etat de droit avec ces traques des investisseurs, des corps constitués de l’Etat et ces menaces de sanction faites aux banques ?
9. A la misère ambiante, les gouvernants veulent ils volontairement ajouter la psychose généralisée au point d’aggraver le mal être des populations ?
10. Des militaires partout  au port, à l’aéroport sur les camions de marchandises! des opérateurs économiques coulés ! des paramilitaires frappés ! comment arrêter   la saignée ?

Face à ces questions auxquelles le Gouvernement est invité à  répondre de façon  claire et précise, le FCSAD dit :
Non  à l’usage abusif et contre productif de la force!
Non  à l’arbitraire !
Non à la violence et au terrorisme d’Etat !

Vive la démocratie
Vive l’Etat de droit
Vive le Bénin
Fait à Cotonou le 14 Juin 2012

Le  Président du FCSAD
Antoine R. DETCHENOU

 

Laisser un commentaire