Les premières querelles ont commencé entre l’Assemblée nationale et le gouvernement. Contrairement à la législature passée où c’est l’allégeance totale au gouvernement, la sixième législature semble prendre des airs d’indépendance.
Chose surprenante, c’est le président Nago, l’ancien homme-lige de la Marina qui dirige la contre-attaque de ses collègues.
Les bonnes relations qui existent entre le parlement et le gouvernement semblent se détériorer. Jeudi dernier, c’est le président Mathurin Nago qui porte la revendication de ses collègues aux membres du gouvernement. Devant caméras et micros de la télévision, le président de l’Assemblée nationale a dénoncé les œillères et les cafouillages administratifs du gouvernement qui envoie parfois une loi déjà votée au cours d’une session ou d’une législature antérieure pour passer encore au vote. Pour Nago, le gouvernement induit souvent l’Assemblée nationale en erreur. Il invitera le gouvernement à se prendre plus au sérieux. Cette déclaration marque un début d’affirmation d’indépendance de la part du président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago qui , tout au long de la législature passée, s’est illustré à travers ses actes et ses déclarations comme l’homme de main du gouvernement qui n’agit que pour satisfaire les intérêts du Chef de l’Etat. Cette extrême connivence entre Yayi et Nago a longtemps pénalisé ce dernier qui a dû essuyer une fronde violente de la part de ses collègues de l’opposition-jadis majoritaire- pendant des mois durant. Aujourd’hui, à voir Mathurin Nago critiquer publiquement le gouvernement est un début de retour à la normalité des choses.
L’autre sujet qui fâche au palais des gouverneurs à Porto Novo est le mépris dont font l’objet les députés de tout bord politique de la part des membres du protocole d’Etat lors des cérémonies officielles marquées par la présence du Chef de l’Etat. A maintes reprises, les députés ont dénoncé ce comportement des membres du protocole d’Etat qui violentent et intimident les députés lors des manifestations qui se déroulent quand le président Boni Yayi est présent. Cette situation a fini par irriter les députés qui ont alors décidé d’interpeller le gouvernement. Au cours de cette séance, on a vu les députés de la majorité présidentielle très remontés contre le gouvernement. Cette attitude inaugure l’ère d’une nouvelle révolution à l’Assemblée avec des députés qui prennent de plus en plus en compte l’importance de leur rôle de représentant du peuple que d’hommes politiques qui doivent défendre des intérêts autres que ceux de leurs mandants.