Ne cherchez pas la faute, mais le remède

Noir tableau que celui du Bénin. C’est heureux que des voix, et non des moindres, s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme. Notre pays est à construire. 

Pour éviter de n’avoir plus que nos yeux pour pleurer. Il ne s’agit pas de changer de pays. Mais de changer le seul pays que nous ayons en partage. Les Peul disent (Citation) : « J’ai quitté une femme méchante, mais une case vide me l’a fait aimer de nouveau. » (Fin de citation).

Notre problématique est simple : au lieu de nous concentrer sur nos échecs, pour n’en retenir que les sombres conséquences, tirons-en le meilleur, moissonnons les bons et précieux enseignements qu’ils cachent. « A quelque chose malheur est bon » assure la sagesse des nations. Thomas Edison ne dit pas autre chose : « Je ne suis pas découragé, car tout nouvel échec constitue un pas de plus vers la victoire ». Faisons le tour de quelques uns de nos échecs et déboires. Appliquons-nous à en tirer d’utiles enseignements. Nous capitaliserons ainsi un trésor de connaissances, pour échapper à la prison de l’ignorance.

Premier exemple. Les Ecureuils, notre Onze national, viennent d’être éliminés, avec perte et fracas, des préliminaires devant conduire à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Afrique du Sud 2013). Il faut le regretter. Mais ayons la sagesse de reconnaître que cette élimination sonne comme une délivrance. Elle nous épargne l’illusion de croire et de faire croire qu’en dépit de nos multiples handicaps, un miracle est possible. Il nous hisserait alors à une place que nous ne méritons pas. Comment prétendre jouer dans la cour des grands sans nous soumettre à l’exigence de grandir vraiment et d’être grands effectivement ?

La vie, selon les plans de Dieu, est ordre. La graine de maïs mise en terre ne se transforme pas en un tubercule d’igname. De même, les instances dirigeantes de notre football ne peuvent pas se laisser liquéfier dans des querelles de clocher, s’insultant par médias interposés, et espérer, dans le même temps, faire qualifier une équipe. Une maison divisée contre elle-même n’a pas un autre destin que celui de se disloquer. Elle porte en elle-même les germes de sa propre destruction.

C’est en cela que notre sortie précoce de la course à la CAN 2013 est une bénédiction. Elle doit avoir sur chacun de nous l’effet d’un électrochoc salutaire : cesser de nous mentir ; nous accorder le temps d’une réflexion adulte sur notre football ; avoir le courage de nous regarder dans le blanc des yeux pour vider nos querelles anciennes et nouvelles ; reconstruire enfin notre football en vérité et en toute fraternité. Le chemin est encore long. Il n’est donc que temps de nous mettre au travail. La renaissance de notre football est à ce prix.

Deuxième exemple. Le Bénin s’est engagé à organiser les 18èmes championnats d’Afrique d’athlétisme. C’est seulement la veille de l’événement que nous nous sommes réveillés pour prétendre faire en trois mois ce que nous aurions dû faire depuis trois ans.  Les Bamiléké du Cameroun voient les choses autrement. « On n’attend pas le jour du marché, nous enseignent-ils, pour engraisser sa poule ». Voilà le meilleur des antidotes à nos tares qui ont nom : manque criard de planification et de programmation ; manque flagrant de méthode et d’organisation : le règne triomphant de l’amateurisme et de l’improvisation, l’inclination à ne se contenter que du minimum…

Ma tante, femme avisée s’il en est, tirant chaque fois leçon de ses déboires, a toujours ces mots qui ont la résonnance d’une robuste résolution « E na lè wami gbédé ha ». Pour dire que cela ne m’arrivera plus jamais. Et pour donner raison à Robert Kiyosaki : « Ce n’est pas un drame de commettre des erreurs, mais c’en est un de ne rien apprendre de ses propres erreurs ».

Troisième exemple. La crise socioéconomique que traverse actuellement le Bénin. Quelle leçon pratique et utile tirer de ce passage difficile ? Qu’il suffise de retenir que cette crise n’est pas le fait de Dieu. La crise, c’est nous-mêmes. La solution à la crise, c’est encore nous-mêmes. Qu’il suffise de comprendre que Dieu n’aime pas plus le Bénin et les Béninois qu’il n’aime les autres pays et les autres peuples de la terre. Sur la balance du bien et du mal, Dieu ne se contente que d’enregistrer le résultat des choix que nous opérons. Parce que dans la vie il n’y a pas d’obstacles. Il n’y a que des occasions. Heureux ceux qui l’auront ainsi.

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