Dans le cadre des 18è championnats seniors d’Afrique d’athlétisme, le sénégalais El Hadj Amadou Dia Ba était à Porto-Novo pour former les journalistes de la télévision. L’ancien médaillé des Jeux olympique de Séoul 1988 (Corée du Sud), dans un entretien avec votre journal se prononce sur l’organisation de ces championnats et la prestation des athlètes béninois.
Quelles sont vos impressions?
C’est vraiment très bien d’autant plus qu’on a eu d’assez bons résultats. Le public a accompagné les athlètes même ceux des autres pays. Seule fausse note, la pluie a gêné un tout petit peu la compétition. Aujourd’hui (dimanche dernier) c’est le dernier jour et apparemment tout s’est bien passé. Les médaillés sont contents de même que tous ceux qui ont pris part à ces championnats. Il faut toujours relever un défi lorsqu’il est question d’organiser une compétition de cette envergure. Il faut féliciter le Bénin pour l’organisation qui certes n’est pas facile. Finalement tout ce qui commence bien finit bien.
Etes-vous satisfaits de l’organisation de ces 18èmes championnats d’Afrique?
Ce n’est pas du tout facile d’organiser une compétition continentale surtout les championnats seniors d’athlétisme. Il faut le reconnaître, le Bénin a fait beaucoup d’efforts. Mais, on a constaté des ratés qui ne sont pas du tout bons pour l’image du pays. Des retards et des reports ont perturbés énormément la récupération au niveau des athlètes. D’autres petits problèmes qu’on ne peut pas étaler sur la place publique, ont failli gâcher la fête. Il y a aussi le problème de salle de presse et surtout la marginalisation des journalistes de la presse écrite. Globalement on pouvait mieux faire car le Bénin a eu le temps nécessaire pour une bonne organisation.
Comment trouvez-vous le niveau de la compétition?
Le niveau des athlètes est assez élevé et on a eu de très belles performances notamment sur le 100 m hommes et le saut en longueur dames. Des records ont été battus et les athlètes qu’on attendait n’ont pas déçu. Il y a eu aussi des révélations comme la Burundaise Francine Niyonsaba. Personne ne la connaissait. Elle a même terminé en tête du 800 m dames en dépassant largement les minima pour les Jeux Olympiques de Londres 2012. Il faut saluer la prestation des officiels techniques béninois qui ont effectué un bon travail. Il est vrai qu’il y a eu quelques erreurs mais il arrive qu’au plus haut niveau, des officiels fassent de grosses fautes.
Que pensez-vous des athlètes béninois?
Les Béninois, je pense qu’ils ne doivent pas désespérer. Ici (les 18èmes championnats d’Afrique), c’est le haut niveau. On aimerait que le Bénin y gagne une médaille mais c’est la loi du sport. Ils n’ont pas à se décourager. Ils doivent continuer le travail. Il faut aussi que le suivi soit constant et permanent. Ainsi, à la prochaine édition à Marrakech (Maroc), le Bénin pourra se hisser sur le podium. Avec le travail, ça va marcher. Je voudrais souhaiter que la flamme de l’athlétisme qui s’est allumée lors de ces championnats ne puisse plus s’éteindre au Bénin.
Parlez-nous de votre centre, le Crda de Dakar
Le Centre régional du développement de l’athlétisme (Crda) de Dakar est un centre de formation dont je suis le Directeur. On reçoit des pensionnaires de plusieurs pays africains qui y accèdent soit par bourse soit à titre payant. Dans le centre, on forme des athlètes, des officiels techniques et des entraîneurs. Bref, on embrasse tout ce qui traite de l’athlétisme. On organise aussi des séminaires de formation et autres. C’est l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (Iaaf) qui nous sponsorise. Elle nous soutient pour tout ce qui est formation.