Election de Dlamini Zuma à la tête de l’Union africaine : une victoire triplement historique

Après six mois d’impasse, de réunions informelles entre chefs d’Etat et de gouvernements, la commission de l’Union africaine a un nouveau dirigeant. La sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma a été élue lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Ua qui se tient actuellement au siège de l’organisation panafricaine, à Addis Abeba. 

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L’arrivée Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de l’Ua va constituer le chou gras des observateurs. Et est de plusieurs points de vue une une victoire historique.
Femme. Tout comme les partisans de la Sadc (Communauté de développement de l’Afrique australe) qui ont crié victoire à l’annonce des résultats de l’élection de la présidente de la commission de l’Ua, les féministes du continent sont sans doute aussi dans la liesse. Et pour cause, c’est la première fois qu’une femme prend les rênes de la commission de l’organisation panafricaine. La défunte Organisation de l’Unité africaine (Oua), de sa création à sa mort a toujours été dirigée par des hommes. Il en est de même pour l’Union africaine. Dans un continent où les pesanteurs sociologiques freinent l’émergence des femmes à de grands postes de responsabilité, surtout politiques, l’élection d’une femme à la tête de l’Ua, seulement dix ans après sa naissance était peu envisageable. L’élection de Dlamini Zuma, devient une énième manifestation de la montée du leadership politique féminin sur le continent. Et ce après l’élection d’Ellen Johnson Serleaf à la tête du Liberia. 
Anglophone. En plus d’être une femme, Dlamini Zuma est anglophone. La commission de l’Ua n’a été dirigée que par des ressortissants de pays francophones. Le premier président de la commission, Essy Amara, était ivoirien. Le deuxième est le malien Alpha Oumar Konaré et le troisième, le gabonais Jean Ping. Mais il faut remarquer que l’Oua a eu à sa tête le Tanzanien Salim Hamed Salim. Le nigérian Peter Oshe, l’a dirigé en tant qu’intérimaire. Ainsi concernant l’Union africaine, ses deux premiers présidents sont ressortissants de pays francophone. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les pays anglophones du continent soutenaient dans leur grande majorité la candidature de Dlamini Zuma.
Puissance.  De l’Oua à  Ua, les responsables étaient désignés sur la base d’une loi non écrite qui ne permet pas aux ressortissants des puissances du continent d’être élus. Les différents Secrétaires généraux de l’Oua venaient des pays moins riches du continent. Excepté le nigérian Peter … Scenario identique pour l’Ua.  Les différents présidents de commission sont venus des pays les moins puissants. Dlamini Zuma vient mettre fin à une vielle tradition.

Aux anges. S’il y a bien quelqu’un qui sera aux anges avec cette victoire, c’est bien le président Sudafricain, Jacob Zuma. L’élection de  Dlamini constitue une grande victoire diplomatique pour lui et cela pourrait basculer à son avantage lors des prochaines élections à l’Anc, dans cinq mois. Une élection qui determinera le maintien, au non de Zuma à la tête du parti et, par ricochet, en même temps du pays.  Seulement, des observateurs laissent entrevoir un mandat mouvementé pour Dlamini Zuma. Elle pourrait peser dans la balance pour le choix du pays africainsqui va sieger au Conseil de sécurité en tant que membre permanent. Et le Nigeria qui a les mêmes ambitions ne va pas se laisser faire.

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