A quelques heures du démarrage du jeûne musulman, les femmes vendeuses des marchés de fruits s’activent pour rentabiliser leurs produits…
Quant aux fidèles musulmans, l’heure est au recueillement. Il faut prendre les dispositions nécessaires pour se conformer aux exigences du ‘’Coran’’
Cadjèhoun, dans la zone résidentielle de la Haie vive ce jeudi 19 juillet 2012. Il est 11 heures. Sur les étalages du marché, tous les fruits sont disponibles. Bananes, oranges, mangues et pommes se côtoient, face à des clients peu ordinaires. Il s’agit pour la plupart de fidèles musulmans. «C’est bientôt le carême et il faut s’apprêter», confie Ahmed, un jeune fidèle. Au même moment, d’autres préfèrent attendre l’apparition du croissant pour se lancer de plan pied dans le jeûne. Mais cette décision est loin d’émousser l’ardeur de ces vendeuses. Dame Ghislaine s’est déjà approvisionnée d’une importante quantité de fruits pour ne pas être plus tard confronté à une rupture de stock. «Nous avons acheté en quantité pour mieux servir nos clients», lâche t-elle subtilement avant de confier: «en période de Ramadan, nous vendons beaucoup parce que les musulmans consomment suffisamment de fruits… nous profitons donc pour engranger plus de bénéfice». Plus de bénéfice pour des denrées qui coûtent excessivement cher dans ce mois ‘’sacré’’ de ramadan. Selon une autre vendeuse de pommes et d’oranges, le coût élevé des fruits en période de carême musulman n’est pas imputable aux détaillants. «C’est parce que ces fruits nous reviennent très chères. Les producteurs augmentent les prix et pour ne pas perdre, nous sommes aussi obligés de surenchérir». Sans trop se plaindre de cette nouvelle politique de marketing, les musulmans quant à eux prient ‘’Allah’’ de leur offrir les moyens pour acquérir ces produits.
Restrictions
Selon un fidèle musulman qui a requis l’anonymat, le mois du Ramadan est une période d’exception en matière de charité. Le jeûne fait partie des cinq piliers de l’Islam. Il s’agit d’une prescription divine. Les fidèles ont l’obligation d’observer un certain nombre de comportements. Ils doivent s’abstenir de tout ce qu’ils aiment le plus. S’abstenir de boire, des plaisirs charnels et de tout ce qui est illicite et dévergondé depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. D’après ses explications, le musulman doit être charitable. Au cours de cette période, il doit être à l’écoute des indigents et leur venir en aide lorsqu’ils en expriment le besoin.
Lever l’équivoque du 29ème jour
‘’Jeunez lorsque vous voyez le croissant et rompez le jeune lorsque vous voyez le croissant’’. En effet selon la tradition musulmane, dès que la lune apparait le 29ème jour du mois qui précède le mois de carême, le fidèle doit prier cette nuit et le lendemain le jeûne démarre. Mais s’il ne voit pas la lune, il doit attendre le 30ème jour. Le début du carême vacille donc entre le 29ème et le 30ème jour. Même si c’est dans d’autres pays que le croissant apparait le 29ème jour, les fidèles qui résidant sur le territoire béninois doivent aussi lancer le carême. La prière du soir qui précède le carême est le ‘’Tarawiyi’’ que les Yorubas appellent ‘’Achamou’’. C’est cette prière qui annonce le mois de ramadan. Cette année, le carême démarre ce jour ou demain suivant les prévisions de dame nature.