Après le changement, la Refondation…le nouveau concept que Yayi veut avoir comme marque de gouvernance, c’est « la dictature du développement.»
Commentaire : Il est arrivé, en 2006, au pouvoir avec le Changement, Il a été réélu en 2011 avec la Refondation. Maintenant il sort « la dictature du développement ». En tournée dans les zones de production de Coton la semaine écoulée, le Président Boni Yayi déclare qu’il va désormais appliquer la dictature du développement pour la gouvernance du pays. Cela consisterait quand on s’en tient à son commentaire, à faire le bonheur des populations contre leur gré. « Certains peuvent l’appeler la dictature. Mais la dictature du bonheur, je ferais leur bonheur à leur place», avait déclaré le Chef de l’Etat ajoutant que la démocratie n’est pas facile. Cette dictature de développement sonne comme un énième concept que les béninois doivent découvrir et expérimenter avec le régime Yayi. On se rappelle qu’à son arrivée au pouvoir en 2006, le Chef de l’Etat avait promu le Changement. Il se résumait en un changement de mentalité et de style de gouvernance en vue de mettre le Bénin sur les rails de l’émergence. Le concept sous le sceau duquel Boni Yayi a mis son premier mandat a brillé de par son fiasco. L’échec du Changement a donné naissance au Concept de la Refondation. Ce concept est celui de son second mandat. Il s’agit, si l’on s’en tient aux discours faits par les proches du pouvoir, de la restitution des valeurs étiques, morales et républicaine. Dans la pratique, pour ce second mandat, Boni Yayi envisage plusieurs réformes économiques, politiques et administratives. Seulement, un an après le début de sa mise en œuvre, la Refondation était déjà en panne. La majorité des toutes premières réformes introduites, notamment la révision de la Constitution, le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng) n’ont pas connu de succès. Et pour cause, la méthode et l’opportunité. Le dialogue politique et social est en panne. Sur le plan économique, les statistiques et la réalité ne rassurent pas. Tout comme si la Refondation était voué à l’échec. Avec la déclaration du Chef de l’Etat, on est même tenté de dire que tout comme le Changement, la Refondation a tiré sa révérence. Ainsi, l’émergence, la refondation, la restitution des valeurs, la prospérité partagée vont laisser la place à la dictature du développement, la prospérité forcée.
Ce n’est pas la solution
Le Printemps arabe devrait servir de leçon au président de la République et ses proches collaborateurs. Les récents événements qui ont bouleversé le monde Arabo-musulman devraient permettre aux caciques du régime Yayi de comprendre que le pain sans la liberté ne fait pas le bonheur du peuple. Il en est de même pour la liberté sans le pain. Le peuple a besoin des deux. Et le pain, et la liberté. On a l’impression qu’en déclarant la dictature du développement, Boni Yayi remet en cause le système politico-économique actuel du pays. Pourtant, le Bénin ne souffre forcément pas de son système. Le problème se trouve plutôt au niveau du management du système et de certains de ses acteurs. Halte au fourvoiement.
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