A Cotonou, l’usage des sacs plastiques (sachets) est devenu quasiment une contrainte pour les populations qui ne perçoivent pas d’ailleurs encore leur dangereuse dépendance.
Deux colis emballés dans des sacs plastiques, Enock s’éloigne de la vitrine de Davi, l’une des vendeuses de beignets de banane et d’haricot localement appelés (talétalé, ata), d’ignames ou patates douce frites et saucisses au quartier Agla à Cotonou. Selon ses propos, il a dans ses emballages 5 sacs contenant des beignets et de l’igname frite qu’il vient d’acheter. Non loin de la vendeuse, Jacqueline sort d’une boutique également avec un sachet contenant des condiments pour la préparation du repas du soir. De la même boutique sort un autre client. Il garde en main, son petit colis d’eau minérale «pure water» aussi parqué dans un sac plastique. Pendant la vingtaine de minutes passée entre l’étalage de Davi et la boutique de divers, plusieurs passants tenaient en main des sacs plastiques aux contenus aussi différents que variés. Que ce soit de la nourriture chaude ou froide, des boîtes d’allumettes, des biscuits et autres objets de tout genre et de toutes tailles, les sachets sont mis à contribution. Quand est-ce qu’il faut donner un sac plastique à son client ? Arafat, un gérant de cafétéria explique qu’il n’y a pas de règle. «Même pour un biscuit de 100Fcfa, certains clients exigent des emballages plastiques », fait-il remarquer. Il arrive parfois que des achats d’un coût de 25Fcfa soient également parqués dans un sachet. Chez Eugénie, une autre tenancière de boutique de divers, généralement « on emballe quand le client achète plusieurs articles mais également en fonction du volume de l’article ». «Mais quand le client demande, on n’a souvent pas le choix au risque de perdre de la clientèle», précise Arafat. «Certains sont tellement habitués aux sachets que quand tu emballes dans un seul, ils demandent de le doubler sous prétexte qu’ils vont loin», ajoute-t-il. Et, ainsi sont distribués par jour des milliers de sacs plastiques.
Les motifs…
Si de plus en plus de Béninois semblent être dépendants du sac plastique (sachet), les raisons sont diverses et variées. Pour Roberte, une jeune dame, usagère du marché vèdoko, le sac plastique offre plus de commodité pour le transport des achats vu, qu’il est encore jetable après usage. « De retour de l’église ou du boulot, je peux voir quelque chose dont j’ai besoin et l’acheter sans l’avoir prévu. Je ne peux que le prendre dans un sachet pour ne pas l’exposer aux regards indiscrets», justifie une jeune fonctionnaire, usagère du même marché. D’autres vont plus loin. « Cela fait trois ans que je m’étais interdit d’utiliser le sachet. Ceci parce que mon garçon s’était blessé avec. Mais je l’utilise plus aujourd’hui et je sens que je ne pourrai pas m’en débarrasser car son usage est parfois une contrainte », a témoigné dame Reine, mère de foyer ». Si ces femmes justifient l’usage du sac plastique par la commodité qu’il offre, d’autres en restent dépendantes pour son coût. « Avec au plus 50 Fcfa, tu as déjà un sac pour tes emplettes. Même avec 5 Fcfa, tu as un petit sachet qui peut protéger ton achat au lieu de trimbaler un gros sac pouvant attirer l’attention des curieux », a estimé une usagère du marché ste Rita. Ainsi, au Bénin, hommes et femmes semblent attachés à l’usage des sacs plastiques communément appelé sachet. Et cela, sans s’en rendent peut-être compte également sans prendre la mesure des conséquences que cela pourrait avoir sur leur santé et sur leur environnement immédiat.
A suivre