Réplique des syndicalistes aux déclarations du ministre Kora Zaki

(Les secrétaires généraux se disent prêts pour un débat contradictoire) Les centrales et confédérations syndicales sont montées au créneau vendredi dernier pour relever les ‘’contre-vérités’’ que comporteraient les déclarations faites par le ministre du travail et de la fonction publique le dimanche 22 juillet 2012 sur l’émission ‘’Zone Franche’’ de Canal3-Bénin.

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Tel un jeu de ‘’Ping Pong’’, les arguments et contre-arguments, les vérités et contre-vérités, les déclarations et répliques proportionnelles battent leur plein entre le ministre Maïmouna Kora Zaki du travail et de la fonction publique et les centrales et confédérations syndicales. En effet, à la suite des sorties médiatiques au cours desquelles certains sujets d’actualité ont été abordés par les responsables syndicaux avec des journalistes, le ministre du travail a usé de son droit de réponse en se faisant inviter le dimanche 22 juillet 2012 sur l’émission ‘’Zone Franche’’ de la chaîne de télévision privée Canal3-Bénin. A cette occasion, elle a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment ceux relatifs aux relations entre le ministère dont elle a la charge et les Secrétaires généraux des confédérations syndicales. Cette dernière intervention du ministre a fait sortir du bois, la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb), la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin) la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et la Centrale des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin) dirigées respectivement par Gaston Azoua, Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou et Noël Chadaré. Au cours d’une conférence de presse organisée ce vendredi à la bourse du travail à Cotonou, ces derniers ont fustigé les propos tenus par leur ministre de tutelle, il y a une semaine sur Canal3-Bénin. Lesquels propos qualifiés de ‘’contre vérités’’ risquent d’attiser la tension sociale déjà assez vive. Les conférenciers ont passé en revue, point par point les différents aspects des questions objets de discorde pour, disent-ils, lever l’équivoque.

Au sujet des handicapés. Le ministre aurait affirmé que ce sont les Secrétaires généraux des confédérations qui ont envoyé dans son ministère les handicapés pour y faire un sit-in. «Nous élevons une vigoureuse protestation contre cette déclaration», martèle Noël Chadaré, le Secrétaire général de Cosi-Bénin. Tout en admettant que les handicapés sont des béninois à part entière et doivent de ce fait bénéficier du même traitement que les autres, il déplore les mesures discriminatoires dont ils font l’objet de la part des autorités béninoises.

A propos de la proposition de loi relative au droit de grève par les députés de la mouvance. Le ministre aurait déclaré que la loi relative au droit de grève, étant une proposition émanant des députés, elle ne devrait pas passer au conseil national du travail (Cnt). Cette argumentation est une pure invention selon le Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin. Car, poursuit-il, le document initial détenu par les syndicalistes porte la mention ‘’Projet de loi’’. Et il a fallu la réaction énergique des Secrétaires généraux des confédérations pour que ce projet soit habilement mué en proposition de loi et échapper à tout contrôle ou débat contradictoire.

Concernant le boycott du dépôt de cahier de doléances par certaines confédérations. Selon les conférenciers, si les revendications des travailleurs sont si bien connues du gouvernement et même intégrées dans un plan triennal, le ministre ne devrait pas s’échiner à inviter chaque 1er mai les Secrétaires généraux des confédérations à un exercice aussi ‘’ennuyeux’’ et ‘’ruineux’’ de dépôt de cahier de doléances.

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Les conférenciers ont par ailleurs évoqué beaucoup d’autres sujets dont a fait cas le ministre Kora Zaki durant l’émission. A savoir, la ‘’supposée’’ rencontre du premier ministre avec les Secrétaires généraux, le retard dans l’organisation des élections professionnelles, la militarisation de la bourse du travail qui selon eux viole la convention N°87 de l’organisation internationale du travail (Oit) et enfin, la polémique que suscite l’organisation du concours de recrutement au profit du ministère de l’Economie et des Finances. Sur ce dernier point, les conférenciers réaffirment leur soutien à la Fésyntra-Finances. Pour les secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales, la sortie médiatique du ministre du travail et de la fonction publique est loin de freiner les ardeurs syndicales de leurs militants et militantes. Ils se disent plus que jamais déterminés à se battre pour mieux défendre les droits des travailleurs. Et convient l’autorité de tutelle à un débat contradictoire. 

 

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