(Il en appelle à la médiation du chef de l’Etat) Face aux difficultés que rencontre la Société Atc Industrie, relatives à l’accès aux matières premières (bois et teck) pour l’exercice de ses activités au sein de son unité de production, Fadi A. HIJAZI, le directeur de ladite société demande dans une lettre ouverte, l’implication personnelle du président de la république dans le dossier. Lire ci-dessous, l’intégralité du message.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Je voudrais au préalable vous féliciter pour votre courage, votre abnégation et votre dévouement pour l’émergence de notre patrie le Bénin.
Votre discours sur l’état de la Nation à l’occasion de la commémoration du 52ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, a dressé un certain nombre de constats qui entravent la mise en œuvre de votre vision. Vous avez été bien inspiré en faisant état des comportements non vertueux et de mal gouvernance des acteurs des secteurs privés et publics qui sont à la base de l’état actuel du Bénin. Toute chose qui a exacerbé la conjoncture à laquelle le pays est confronté de nos jours.
Pour pallier à cela, votre Excellence, a entrevu comme chemin, l’adoption de comportements vertueux par l’ensemble du corps social. Vous avez également mis l’accent sur votre rôle de leader et sur la nécessité de poursuivre courageusement les réformes nécessaires à l’émergence du Bénin en mettant à votre charge l’obligation de conduire les destinées de notre pays à bon port dans le strict respect de la mission que le peuple vous a confiée. A ce titre, vous avez fait état du projet de création de six usines de transformation sur place des produits agricoles dans le souci de créer de la valeur ajoutée.
En effet, nul n’est sans savoir le rôle moteur de l’industrie dans l’émergence des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) dont la résilience à l’actuelle crise financière et économique n’est plus à démontrer.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Pour en venir à l’objet de la présente lettre ouverte, je voudrais respectueusement porter à votre attention, que c’est en raison de l’impossibilité d’accéder à votre Haute Autorité par le canal administratif que je saisis cette opportunité.
ATC Industrie de bois est une société industrielle de transformation du bois et de réalisation de tous ouvrages en bois, sise à Allada. Cette société qui dispose du Régime C du Code des investissements est dotée d’un capital de cinq cent millions (500.000.000) FCFA, avec des équipements d’une valeur supérieure à trois milliards (3.000.000.000) FCFA et employant à plein régime 320 employés. Mais curieusement, cette unité industrielle unique en son genre, qui a obtenu les lettres d’intention de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et de la Banque pour l’Investissement et le Développement de la CEDEAO (BIDC) dans le cadre de la cession partielle de l’outil industriel de l’ONAB, n’a pas accès à la matière première, le bois de teck pourtant disponible au Bénin.
Nul n’est sans savoir que le but d’une industrie est la transformation sur place de la matière première en vue de la valeur ajoutée. S’agissant d’ATC Bois, son objectif est de procéder à l’exportation des produits finis de haute qualité (caillebotis, parquets et lames de terrasse) afin de faire rentrer des devises au bénin et de participer à la réduction de la balance commerciale béninoise.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Je ne voudrais pas jeter l’anathème sur l’administration forestière béninoise, encore moins sur les cadres des Ministères du en charge du Développement et de l’Industrie. Mais, le fait est de constater que ces diverses administrations qui doivent mettre en œuvre votre vision ont failli. Et je tiens ces propos avec amertume, mais en toute sincérité. La réussite de vos nobles ambitions pour le Bénin passe par l’adoption de pratiques vertueuses et également par la cohérence de l’action publique. Face à l’exclusion de la société ATC Bois à l’accès à la ressource bois depuis 2006, je voudrais partager avec votre Excellence, une série d’interrogations :
1) Comment peut-on octroyer les facilités du Code des investissements à un opérateur économique en l’exonérant des droits de douane pour l’importation des équipements et en lui accordant un régime fiscal attractif et dans le même temps, l’empêcher d’avoir accès à la matière première ?
2) Peut-on raisonnablement espérer un Bénin émergent sans la promotion des industries locales et sans mettre en œuvre la préférence locale qui en découle comme l’ont si bien démontré les BRICS ?
3) Peut-on enfin sérieusement espérer les investissements directs étrangers dans un pays, quand les opérateurs qui prennent le risque de s’y implanter en tenant compte des opportunités sont pris à défaut par les comportements peu vertueux ?
Excellence Monsieur le Président de la République,
Je voudrais achever ma missive, par cette sollicitation : convier votre Haute Autorité à la visite des installations d’Allada, afin que vous puissiez vous imprégner de la situation réelle de cette unité industrielle, toute chose qui vous permettra de prendre les mesures qui s’imposent étant donné que vous êtes un homme d’actions.
Comptant sur votre patriotisme et votre sens d’engagement et de devoir, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma Haute et Déférente considération.