Correction de la Lépi : les propositions de loi affectées à la commission des lois

(L’UN soulève déjà des inquiétudes à propos du rapport du groupe de travail) Les députés ont-ils véritablement enclenché la procédure législative de correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) ? 

Tout porte à le croire puisque, lors des diverses communications lues le vendredi dernier à l’hémicycle par le 2è secrétaire parlementaire André Okounlola à l’entame de la 3è session extraordinaire, deux propositions de loi ont été introduites par le groupe de travail parlementaire et affectées par le président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago à la commission des lois pour étude. La première proposition de loi est relative à l’apurement, la mise à jour et l’actualisation du fichier électoral national et de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) et la seconde portant carte électorale et fixation des centres de vote en République du Bénin. A en croire les explications du président Nago, après plus de deux mois d’intenses travaux, il a reçu le vendredi matin dernier le rapport du groupe de travail de 11 membres chargé d’étudier les modalités d’évaluation et d’actualisation de la Lépi. Selon ses propos, il aurait lu dans ce rapport que les travaux se sont déroulés empreinte de convivialité, de consensus hormis quelques divergences d’idées au sein du groupe. Ce petit commentaire du président Mathurin Nago a suscité dans l’hémicycle, la réaction de certains députés de l’Union fait la nation qui n’ont pas pour autant adhéré à cette idée. C’est le cas du président Antoine Kolawolé Idji qui a émis des réserves par rapport à ce rapport à travers une déclaration faite au sein de l’hémicycle. Lire l’intégralité de sa réaction. Mais le président du groupe de travail, en réplique a expliqué que le rapport vient d’être  déposé et il n’est pas opportun d’anticiper sur les débats. Il recommande alors à cet effet d’attendre l’étude de ce dossier en commission et en plénière pour en débattre.
Ismail Kèko

L’intégralité de la réaction du président Idji Kolawolé

«Monsieur le président, vous avez passé une communication et fait quelques commentaires sur le groupe de travail que vous avez mis en place et qui vous a déposé son rapport. Et vous vous êtes trouvé heureux et satisfait et de la manière dont ce travail s’est passé et ce qu’il y a dans ce rapport. Je ne sais pas de quelle façon le travail s’est passé, je ne suis pas membre du groupe de travail, je ne sais pas ce qu’il y a dans le rapport, mais je sais que votre initiative part d’une déclaration que j’ai faite  ici même le 10 mai 2012 au nom de mon groupe parlementaire. Et nous nous étions retrouvés tous effectivement, heureux de vous proposer de prendre une initiative pour que nous puissions aborder cette question capitale de l’actualisation de la Lépi. Mes collègues sont là, ceux qui ont pris part à cette séance de travail. Notre souhait, notre souci était que nous puissions faire quelque chose dans le consensus et dans la parité. Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est sur ces points là que l’accord s’est trouvé de façon harmonieuse et parfaite. Mais je remarque déjà, puisque j’ai eu l’occasion de vous le dire monsieur le président, que par certains biais, certaines procédures, des membres de l’opposition ont été désignés par la majorité, et là ce qui a été fait a été fait. Je constate que mon groupe qui est un groupe de l’opposition, n’a eu qu’un seul membre sur les 11. Je crois qu’au grand maximum, toute l’opposition réunie n’a bénéficié que de deux ou de trois membres. Ca veut dire que la majorité s’est taillé la part du lion. Ce sont des préliminaires qui m’invitent à beaucoup de circonspection. Nous savons bien que la Lépi est l’affaire de notre pays aujourd’hui et que, si les notions de parité et de consensus ne sont pas respectées, nous allons certainement au devant des difficultés, non seulement dans cet hémicycle mais probablement dans tout le pays parce que cet outil, ce n’est pas « j’ai la majorité et je dicte tout ce que je veux ». Cet outil doit être consensuel, «  tu me contrôles je te contrôle ». Je pensais que nous nous étions mis  d’accord sur tout cela. Vous vous rappelez monsieur le président, en 2010 lorsqu’on n’a voté la loi, subrepticement, on n’est venu nous dire par la suite qu’il n’y a rien à corriger, la loi a été adoptée par tout le monde et qu’il n’y avait plus rien à faire. Je ne sais pas ce qui fonde votre joie, j’espère qu’elle sera partagée et que moi-même je pourrai partager cette joie là. Tout ce que j’ai vu à la mise sur pied de votre groupe de travail, je voudrais aller au fond des choses pour m’assurer que réellement l’outil qu’on appelle la Lépi aujourd’hui, chacun d’entre nous l’aura et pourra savoir ce qu’il y a là dedans et que nous pourrions aller dans l’actualisation d’une Lépi que nous reconnaissons capital pour nous, capital pour la paix et stabilité dans notre pays, capital pour la démocratie. Voilà les observations préliminaires que je voulais faire. Je vous remercie pour m’avoir donné la parole. »
Propos transcrit par Ismail Kèko

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