Deux journalistes s’opposent sur l’opportunité d’une table ronde nationale

Wilfried Léandre Houngbédji et Arimi Choubadé, tous deux journalistes et analystes politiques étaient les invités de l’émission ‘’Cartes sur Table’’ ce dimanche sur la radio Océan Fm.

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Quelques semaines après son intervention pour se prononcer sur la crise sociopolitique actuelle, Wilfried Léandre Houngbédji revient à la charge mais cette fois, pour un face à face avec son confrère Arimi Choubadé, directeur de publication d’un journal concurrent de la place. Pour ce deuxième exercice, sur l’émission ‘’Cartes sur Table’’ de la radio Océan Fm, Wilfried Léandre Houngbédji (journaliste écrivain et analyste politique au quotidien ‘’La Nation’’) est resté égal à lui-même dans son raisonnement à savoir la nécessité pour le pouvoir en place de recourir à une table ronde nationale en vue de décrisper l’atmosphère sociopolitique du pays. Le confrère pense en effet que le régime de la refondation doit, face à l’évidence de l’échec de sa politique se regarder dans le miroir et faire appel à toutes les forces vives de la nation pour ensemble définir avec ces dernières des solutions de sortie de crise.

Mais pour le confrère Choubadé, les différents responsables politiques qui clament sans répit et agitation, l’échec du régime en place et la nécessité de recourir à un dialogue politique sont dans leur rôle, lequel leur permet de marquer leur existence. D’après lui, cette nouvelle forme de conférence nationale est anti démocratique car ne figurant nulle part dans le mécanisme institutionnel de dialogue prévu par la constitution du 11 décembre 1990. C’est donc à son avis illogique de passer à un dialogue qui risquerait de remettre en cause la légitimité du président de la République et de lui arracher ses prérogatives. «Les lois ne prévoient pas un cadre exceptionnel de dialogue», déclare Wilfried Léandre Houngbédji, faisant ainsi la nuance entre le dialogue institutionnel prévu pour les périodes d’accalmie et le dialogue qui se fait dans les situations exceptionnelles de crise où tout va mal. Dans ce dernier cas, on ne saurait se contenter de ce que les lois auraient prévu. Et si on en est là, poursuit-il, c’est parce que les mécanismes de dialogue prévus par les lois auront échoué.

Arimi Choubadé pense quant à lui que l’origine de la crise actuelle c’est ce qu’il appelle, ‘’la conspiration du pédantisme’’. Selon lui, tout les Béninois se croient porteurs de la science infuse et quiconque se lève veut coûte que coûte opiner sur les questions politiques. «Alors que dans un système démocratique, le laboratoire par excellence des idées sont les partis politiques seuls cadres habilités à conduire les dialogues». Le confrère estime en effet que le dialogue social, tel qu’il est perçu aujourd’hui risque de générer d’autres tensions résultant de la frustration de certains partis politiques de se voir écartés de la liste des participants à ladite table ronde. A ce sujet, le journaliste du quotidien de service public pense que les partis politiques ne sont pas suffisamment unis pour constituer le cadre idéal de dialogue. Et qu’il faut plutôt se référer à toutes les composantes de la société sur initiative du président de la République.

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