Me Zakari B. Sambaou, avocat au barreau de Cotonou, s’est prononcé, à travers un entretien d’une dizaine de minutes qu’il à accordé par téléphone à la rédaction de «La Nouvelle Tribune» dans la soirée d’hier, sur la garde à vue toute la journée de ce vendredi de son confrère, Me Lionel Agbo. Me Sambaou trouve «triste» ce qui est arrivé à son confrère, «un avocat mais aussi un homme politique.» «Etre arrêté pour avoir émis une opinion, c’est triste», s’est-il désolé. Pour ce qui est de la procédure qui a conduit à la garde à vue de Me Lionel Agbo, Me Sambaou pense qu’elle est «biaisée» et «n’est pas régulière». «La procédure est très simple et toute tracée par la loi. Ce qui lui est reproché est sans doute un délit d’opinion, un délit de presse. En la matière, il n’y a pas d’enquête policière», a déclaré ce technicien du droit. Qui a expliqué que l’interpellation de Me Lionel Agbo «devrait se faire par voie de citation directe, soit par un huissier, soit par un avocat». Il a ajouté qu’il ne devrait pas avoir de privation préventive de liberté, «la garde à vue par exemple». Mieux, «si on se met dans le champ des délits de presse, Agbo Lionel est complice. C’est celui qui a publié, diffusé ses propos (télévision, radio, journaux, Ndlr) qui est coupable.», a indiqué l’homme de droit.
Au minimum un mois pour la comparution
Pour la suite de ce feuilleton, Me Sambaou a émis deux hypothèses. Primo, la pression de la population (vu le monde impressionnant ayant fait le pied de grue toute la journée du vendredi devant le commissariat central, Ndlr), fait reculer le pouvoir. Soit, le pouvoir va persister. Dans ce cas, il pourrait prendre conseil auprès des spécialistes du domaine pour suivre ensuite la procédure normale. «Nous avons appris que les plaignants (le chef de l’Etat et son entourage, selon des sources bien indiquées) veulent reprendre la procédure et s’apprêteraient à convoquer dès demain Agbo au tribunal», avons-nous relancé. Sa réponse fut la suivante : «si c’est demain, c’est pas évident. Je n’ai pas les textes sous les yeux mais dans le cas échéant, il faut au minimum un mois pour la comparution. En plus, nous sommes en pleine période de vacances judicaires».
«Citation directe» en français terre à terre
elon les explications fournies en quelques mots par Me Sambao, la «citation directe» consiste à saisir un huissier qui va faire un exploit. Il s’agit pour un plaignant de notifier directement (sans prendre par la police) par le biais d’un huissier sa plainte au présumé coupable. Et contrairement à une convocation de commissariat de police, sur la citation directe est mentionné le motif de la plainte. «C’est une voie civile qui n’a aucune contrainte policière», a précisé Me Sambao.
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