Un nouveau bras de fer oppose depuis quelques jours le maire de la commune de Sèmè Kpodji Mathias Gbèdan à une partie de son conseil communal.
En cause, une affaire de bail conclu unilatéralement par le maire avec un opérateur économique de la place et qui amène les conseillers de l’opposition à lui demander de convoquer une session extraordinaire pour aboutir à un vote de défiance.
La mairie de Sèmè Kpodji est secouée par une nouvelle crise. Depuis quelques jours, toutes les activités sont bloquées et la mairie tourne au ralenti à cause des manœuvres financières souterraines du maire Mathias Gbèdan. En effet, le 15 Août dernier, alors qu’ils ont eu connaissance de l’existence d’un tel contrat dans les arcanes de la mairie, les conseillers communaux de l’opposition, treize au total, ont envoyé une correspondance au maire Mathias Gbèdan pour lui demander de convoquer une session extraordinaire pour connaître de cette affaire. Dans cette correspondance, les 13 conseillers ont montré la gravité d’un tel acte posé par le maire en mettant en bail un domaine de 8,22ha sans l’avis de son conseil communal. « Il nous est revenu qu’un gros contrat aurait été signé entre la mairie et un opérateur économique de la place portant sur l’attribution d’un domaine public de plus de sept hectares à Ekpè dans la zone de Sibeau pour en faire un parc de regroupement et de vente de véhicule d’occasion. Une telle opération si elle était réelle, ne serait pas un acte administratif simple mais une situation qui entraînerait la vie de notre commune pour plusieurs années », déclarent-ils avant d’inviter le maire à convoquer une session extraordinaire à cet effet. « C’est pour cette raison que nous vous demandons, en attendant que le Conseil communal ne statue sur la question, que les travaux entrepris sur le domaine soient automatiquement suspendus, et que la session extraordinaire du Conseil soit convoquée urgemment, en tout cas avant tout autre session, au regard de l’importance du sujet », demandent ces conseillers. Or depuis le 04 juin 2012, le contrat N°021/Sg-Ccpmp/m a été conclu entre le maire Mathias Gbèdan et une société de la place aux termes d’un processus vicié.
Gbèdan sur la sellette
Alors, le mardi 21 Août, le maire a convoqué cette session extraordinaire. Au cours de cette session, le maire s’est expliqué longuement mais il n’a pu convaincre les conseillers qui lui ont dit que ce contrat ainsi conclu sans l’aval du conseil communal est une faute grave. En effet, selon Le guide du conseiller communal, le maire ne peut passer les baux et les marchés relatifs aux travaux communaux dans les formes établies par les lois et règlements que sous le contrôle du conseil communal. Enfreindre cette disposition constitue donc une faute grave. Plus grave encore le montant auquel le domaine a été baillé. 300F le mètre carré. Il s’agit du montant minimal alors que le maire a la possibilité d’aller jusqu’à 1000F le mètre carré comme le propose l’article 20 de l’arrêté communal N°1p/084/Sg-Spedr du 28 décembre 2010 portant règlement de l’utilisation temporaire du domaine public local aux fins d’activités lucratives ou non dans la commune de Sèmè Kpodji et dont il est le géniteur. Mais tout ceci a été fait à dessein pour favoriser un ami politique et un bailleur pour des raisons sur lesquelles on reviendra prochainement. Face à la gravité de l’acte posé, les conseillers ont alors demandé au maire de convoquer une autre session pour un vote de défiance mais le maire s’est enflammé, quitte la salle en courroux et dénonce un « piège » de ses adversaires. Depuis, toutes les activités tournent au ralenti à la mairie. Les conseillers ayant fait de ce dossier une question préjudicielle, la session devant statuer sur le collectif budgétaire de la commune n’a pu se tenir. Le maire tente d’étouffer cette fronde de ses conseillers majoritaires en cherchant à ramener certains de son côté mais ses nombreuses tentatives ont été vaines et c’est toujours le statu quo.
(affaire à suivre)