La décision du transfert du marché de friperie de Missèbo vers Sèmè-Kpodji par les autorités béninoises n’a pas émoussé l’ardeur des vendeurs de ce marché qui continuent, et ceci de plus belle, de mener leurs affaires.
Chemises, pantalons Jeans, chaussures et autres articles de friperie, certains suspendus aux paillotes de leurs propriétaires et d’autres encore emballés attendant des détaillants. Le marché de friperie de Cotonou communément appelé ‘’Missèbo’’ continue de s’animer même si l’affluence n’est plus la même comme celle avant la décision du transfert du marché vers un nouveau site dans la commune de Sèmè-Kpodji. « Je vends suffisamment même si ce n’est plus comme avant où les gens venaient nombreux», a affirmé un commerçant nigérian. Mais c’est avec la peur au ventre, toujours aux aguets pour ne pas se laisser surprendre ou voir ses marchandises saisies par des policiers patrouilleurs que ces vendeurs conscients des risques qu’ils courent, continuent de mener malgré eux leurs activités. « J’ai très peur de la police mais je suis obligé de venir tous les matins ici sinon comment ma femme et mes enfants vont-ils manger ?» s’est inquiété paulo, un commerçant nigérian, exerçant toujours à Missèbo.
De nouvelles stratégies….
La peur de la visite des policiers rend irrégulière l’activité sur le site. Du coup, les clients se font rares. Mais pour combler le manque à gagner des jours d’inactivité et échapper à la traque des policiers, les commerçants ont défini de nouvelles stratégies qui payent énormément. « Les balles de friperie ont pris du coût. Leurs coûts ont presque doublé », s’est plainte une revendeuse de friperies rencontrée à Missèbo. C’est exactement cela l’une des nouvelles stratégies de rentabilité des grossistes de friperies. Augmenter les prix pour combler le vide occasionné par l’irrégularité de l’activité. « On est obligé d’augmenter les prix pour ne pas sentir le choc financier et les pertes de clients occasionnés par la décision des autorités », a confirmé Paulo. Mais cette stratégie n’est pas la seule. En effet, les vendeurs de friperie de Missèbo sont devenus plus discrets. « C’est dans la maison à côté que mon fournisseur reste maintenant pour servir et comme je connais là, j’y vais directement », a expliqué Régina, vendeuse détaillante de friperies. Si les grossistes, eux peuvent trouver refuge quelque part tout en continuant de faire de bonnes affaires, les détaillants quant à eux, continuent d’exposer leurs articles en augmentant aussi les coûts mais en étant prêts à tout ramasser à la moindre alerte de la visite des forces de l’ordre. Les usagers de ce marché peuvent alors continuer par se faire servir en attendant le grand coup de balai qui va renvoyer acheteurs et vendeurs à Sèmè-Kpodji.