Lutte contre le paludisme : la grande capacité d’adaptation des moustiques aux insecticides révélée

Les résultats de récents travaux de recherche sur le paludisme publiés en septembre dernier par l’Institut de recherche pour le développement révèlent une grande capacité d’adaptation des moustiques, vecteurs du paludisme, aux insecticides préconisés.

Les deux cents (200) millions de personnes touchées chaque année dans le monde par le paludisme dans le monde sont loin du bout du tunnel. Et pour cause ! Rien ne semble, jusque-là, «faire reculer la maladie» la plus meurtrière avec plus de 700 000 décès par an. Les différentes stratégies du Programme national de lutte contre le paludisme pourtant recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ont été, de nouveau, mises à mal par des moustiques vecteurs du paludisme. Les résultats d’une récente étude des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (Ird) publiés en septembre dernier révèlent en effet, la grande capacité d’adaptation des moustiques transmetteurs de la maladie, les anophèles. Un essai clinique mené dans une trentaine de villages béninois a permis de se rendre compte que les moustiques ont, les uns développé des résistances et les autres ont modifié leur comportement. La principale espèce vectrice du paludisme, l’Anopheles gambiae a subi une mutation génétique pour supporter l’exposition croissante  aux insecticides, les pyréthrinoïdes. Cette résistance aux pyréthrinoïdes est, selon les travaux des chercheurs de l’Ird et de leurs partenaires, en très forte augmentation. L’Anopheles funestus, l’autre vecteur majeur de la maladie au Bénin, qui lui n’a pas pu développer une résistance aux insecticides recommandés par l’Oms, a modifié ses habitudes alimentaires tout en évitant tout contact avec les insecticides. Ce moustique qui piquait auparavant dans les maisons, s’est déporté à l’extérieur des habitations. Cette étude fait remarquer  qu’: «au lieu de s’en prendre à ses victimes en pleine nuit durant leur sommeil, il- l’Anopheles funestus- attend désormais les premières heures du jour, lorsque les habitants sortent de chez eux pour aller travailler».

Les moustiques vecteurs du paludisme déjouant ainsi toutes les tentatives humaines pour se protéger de la maladie, notamment les actions de prévention et de lutte à long terme, il s’avère donc nécessaire d’explorer de nouveaux champs de recherche afin d’espérer sortir un jour vainqueur de la lutte contre les moustiques, donc le paludisme.

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