Fraude dans deux collèges publics à Cotonou : un censeur adjoint et un professeur falsifient des bulletins à des élèves

 

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L’importance des transferts au cours de cette rentrée académique 2012-2013 vers deux collèges publics situés dans les 9ème et 10ème arrondissements  ne nous a pas laissés indifférents. Une petite enquête à cet effet, a permis de découvrir les sales besognes d’un professeur et d’un Censeur adjoint. 

Outre le manque d’enseignants, d’infrastructures et les grèves perlées, l’école béninoise souffre d’un autre mal très peu connu donc banalisé. Le nom de ce mal, la falsification des bulletins. Si dans le secteur privé de l’éducation au Bénin, la chose ne doit pas trop étonner, il y a de quoi s’inquiéter quand il s’agit du secteur public garant de la bonne éducation. En effet, dans certains collèges publics situés notamment dans les 9ème et 10ème arrondissements, deux réseaux distincts de falsification des bulletins, opèrent dans la quiétude. A la tête du premier, un professeur et à la tête du second une autorité non moins importante du collège. En effet, depuis le début  de cette rentrée, la machine à falsifier est en marche. D’après l’un des bénéficiaires de ce service frauduleux, apprenant ayant repris la seconde dans un collège privé et désireux de continuer en première ailleurs, c’est l’un de ses amis qui lui a indiqué l’autorité qui s’adonne à cette sale besogne. Car, «mon ami n’est pas à son premier coup. Mais, c’est un professeur qui l’aidait», a indiqué l’apprenant. Mais si ce phénomène est devenu si récurent dans les collèges publics en général et ces deux en particulier, c’est, en partie, parce que le coût semble à la portée de tous. « Nous venons de lui remettre les sous. Nous avons cotisé 5000fcfa, chacune. Il a demandé d’attendre le lundi prochain pour commencer les cours. Le temps pour lui d’envoyer nos noms sur  les listes des classes où nous désirons aller», a confié l’une des bénéficiaires des services frauduleux de cette autorité dans un échange de confidences lorsque nous nous sommes faits passer pour des parents d’apprenants en besoin du même service qu’elle.  Cependant, le nombre d’apprenants ayant sollicité ce service dans le cadre des transferts au cours de cette année vers ces deux collèges est plus important que les années antérieures. Pour Luc, un jeune apprenant transféré d’un collège privé pour l’un desdits collèges publics par le biais de l’un des ‘’ faussaires’’, ils étaient sept venant de plusieurs collèges à se rapprocher du professeur falsificateur de bulletin. Mais il y a plus inquiétant. Le phénomène devient une industrie car, les faussaires s’offrent désormais des correspondants qui leur suivent de très près les dossiers de transfert composés de bulletins falsifiés jusqu’à leur aboutissement. Cependant, tous les dossiers n’aboutissent pas. Ainsi, c’est parfois un jeu de hasard qui peut nécessiter doublement de moyens, selon le cas, pour terminer en queue de poisson. Les parents d’élèves et les responsables au plus haut niveau du système éducatif doivent alors prendre leurs responsabilités pour démanteler ces réseaux qui continuent d’opérer en toute quiétude.

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