Spectacle : le rejet des enfants soldats par leurs familles dénoncé

En fin de séjour au Bénin, une troupe théâtrale composée de Français, de Congolais et de Camerounais, a présenté jeudi dernier au Centre culturel Artisttik Africa de Cotonou, un spectacle à travers lequel elle expose les problèmes auxquels sont confrontés les enfants soldats, notamment leur rejet quand ils retournent dans leur pays d’origine. 

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C’était dans une nouvelle forme de représentation dite déambulatoire et faite de suspense.

Spectacle déambulatoire. C’est la nouvelle formule toute trouvée par les professionnels du théâtre pour intéresser plus le spectateur lors d’une représentation. Elle a été expérimentée le jeudi dernier au Centre culturel Artisttik Africa à Cotonou par des comédiens français, congolais et camerounais en fin de séjour au Bénin. Ceci, à travers un spectacle intitulé «Leave to live». Une création originale sur le mauvais accueil réservé aux enfants soldats dans leur famille. Dans une interprétation de ces enfants, un des acteurs rapporte : «Vous me refusez, vous ne voulez plus de moi, ce n’est pas de ma faute si je suis enfant soldat. Ce sont eux qui ont fait de moi ce que je suis. Si je n’étais pas raflé, je serais toujours le même enfant que j’avais été. Ne partez pas. Revenez, je suis revenu…»

Tel que le spectacle est monté et présenté, le public était poussé à ne rater aucune virgule des scènes. Ceci, du fait de l’importance du sujet mais surtout parce qu’à chaque niveau, les acteurs ont su mettre un suspense qu’il fallait découvrir lors de la scène suivante dans une autre salle. Ainsi, de la première jusqu’à la 5eme salle, la troupe a réussi à gagner l’attention voir l’implication des spectateurs dans le déroulement du spectacle. Un spectacle vivant. On ne s’ennuie pas. On suit. Seulement au début, le public est resté un peu déconnecté. Le système déambulatoire lui est nouveau. Mais il a été très tôt intéressé et intégré sous le guide de Christian Mouela, le metteur en scène qui, à la fin d’une scène, donnait un avant-goût de la scène suivante. A noter aussi que les gestes et les paroles des personnages des acteurs au début n’étaient pas tout le temps compris par le public qui néanmoins était curieux de découvrir la suite. Un satisfecit pour le metteur en scène et sa troupe. En réalité, le but visé au niveau des deux premières salles est de créer d’abord une confusion pour engendrer et nourrir le suspense. Ce n’est qu’à partir de la troisième salle que la compréhension du spectacle intervient peu à peu. Elle sera totale au dernier acte de la dernière scène.

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Tout ceci s’est passé accompagné de quelques notes musicales. De ce côté aussi, c’était également des suspenses. La belle sonorité musicale est chaque fois coupée laissant le public sur sa soif. C’est dire que le spectacle est fait de suspense. Mais à la fin, le public a eu droit à une animation à la hauteur de tout ce qu’il a eu comme suspenss et concentration lors de la représentation. La musique classique française et du Congo des années 50 ont été combinées pour produire une harmonie musicale parfaite pour la détente des spectateurs.

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