Biennale Regard Bénin 2012 : Azankpo, l’artiste bassine

 

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À la grande exposition des arts visuels qui se tient depuis le 08 novembre dernier au Centre Kora à Cotonou dans le cadre de la biennale d’arts contemporains Regard Bénin 2012, chacun des artistes aborde, telles leurs inspirations sont plurielles, de diverses manières le thème de l’événement. Dans son développement, le Togolais Camille Azankpo, se positionne au titre de ces plasticiens qui sortent du collectif en matière de matériaux utilisés. Il se révèle l’artiste de cuvettes usagées avec des motifs particuliers.

« Le rideau de séparation». L’artiste plasticien togolais Camille Azankpo est à la Biennale regard Bénin 2012 avec cette installation. Aussitôt rentré dans le grand hall abritant l’exposition internationale au Centre Kora à Cotonou, l’œuvre attire le visiteur de par la superficie qu’elle occupe. Un espace de 22 x 3 m sur le mur et sur l’aile gauche du hall.

«Le rideau de séparation», c’est 44 banderoles rectangulaires faites à base de cuvettes, de bois, de fil de fer et d’autres objets. Des matériaux plus proches des êtres humains, pour utiliser une expression de l’artiste qui travaille le quotidien de l’Homme. Ces cuvettes qu’ils exploitent sont des récipients usés entre temps utilisés par plusieurs foyers mais déjà abandonnés. L’artiste les récupère pour leur redonner vie. Peu importe l’origine ethnique, religieuse ou autres des propriétaires de ces bassines. En reliant par des agrafes ces vases utilisées par différentes personnes, Camille Azankpo évoque le besoin et la nécessité d’unité entre les hommes.

Azankpo explique également la même idée à travers les motifs de ces bassines. Ce sont des dessins de bandes dessinées représentant des personnalités d’Afrique comme Sékou Touré, Robert Mougabé, Bongo, Éyadéma, Thomas Sankara, Nelson Mandela, N 'krumah, etc. Même si l’artiste évoque l’histoire de ces personnages, ce qui l’intéresse plus à propos de leur présence dans son installation, ce n’est pas ce qu’ils ont chacun fait de bien ou de mauvais pour leurs pays respectifs ou pour l’Afrique. C’est plutôt le symbolisme de l’Unité. «Ne cherchons pas à les dissocier; à dire que tel est mauvais. Qu’ils soient bons ou mauvais, ils se retrouvent sous mes lames et mes agrafes et reprennent forme.» (cf La nouvelle Tribune du 27.01.10).

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Certes, Camille Azankpo reconnaît qu’il y a entre les hommes, des barrières, mais il soutient qu’il faut les lever toutes. À travers son installation, il exhorte les hommes à déchirer le rideau qui empêche de voir loin devant soi afin d’avoir un autre regard sur le partage des savoirs, une autre vision du monde. Il faut briser les barrières pour découvrir ce qu’il y a de mieux et inventer un monde nouveau et meilleur. Voilà la manière dont Camille Azankpo aborde le thème autour duquel se déroule ce rendez-vous international des arts visuels, «Inventer le monde : l’artiste citoyen».

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