Départ du pouvoir en 2016 : pourquoi faut-il marquer Yayi à la culotte?

Ce mardi, dans le cadre de sa visite au Vatican, le président de la république a une énième fois affirmé sa volonté de ne pas rempiler pour un troisième mandat en 2016. Et pourtant.

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Il ne manque jamais l’occasion de le ressasser. Dans le cadre de son voyage au Saint Siège, le président Boni Yayi a encore rappelé qu’il n’a pas l’intention de réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2016. L’actuel locataire de la marina a donc réaffirmé sa volonté de respecter la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Il a fait cette déclaration au correspondant de Rfi (Radio France internationale) au Vatican.  « Déjà en 2007 ! J’ai dit : eh bien la question de la révision de points relatifs à la limitation des mandats, cette question est déjà définitivement réglée dans mon pays, puisque la limitation des mandats a été appliquée au président Kérékou, a été appliquée au président Soglo. C’est terminé, le débat est terminé ! Allons à l’essentiel ! Allons rapidement à la consolidation de la paix dans notre pays de l’unité nationale et de la prospérité. Voilà, en réalité, ce que je dis. Ceux qui véhiculent cela, vous les connaissez très bien. C’est ceux-là qui ne veulent pas absolument partager la richesse de notre pays ! Moi, je dis que je suis pour l’intérêt général. Alors pour éviter que la communauté internationale comprenne le sens, eh bien, ils préfèrent verser dans des intoxications!» C’est en substance ce que le chef de l’Etat a déclaré hier à Antoine-Marie Izoard. Ainsi, c’est la énième fois que l’actuel locataire de la Marina tient un discours similaire. Depuis sa réélection en mars 2011 pour un second mandat, il l’a déclaré dans plusieurs discours. Il en a fait de même en présence du Pape Benoit XVI lors de la visite de ce dernier au Bénin en novembre 2011. Il ne veut pas sauter le verrou puis rempiler pour un troisième mandat. La répétition de ce discours soulève des inquiétudes à deux niveaux. Primo. Le départ de Yayi du pouvoir en 2016 est une obligation constitutionnelle qu’il se doit de respecter. On se demande l’opportunité de cette « assurance» qu’il veut donner chaque fois qu’il en a l’occasion sur son départ. Secundo. A l’interne, des faits suscitent la prudence dans le rang des observateurs. Il s’agit des marches de soutien organisées çà et là et  l’apparente volonté du pouvoir d’avoir la main mise sur les medias. Mieux, dans certains milieux deux tendances s’affronteraient actuellement dans la famille politique du président de la République. L’une pour son départ en 2016 et l’autre pour un troisième mandat. Le nigérien Mamadou Tandja et le sénégalais Abdoulaye Wade en avait fait de même. Avant de virer chacun à 180° pour revenir sur sa parole. La meilleure assurance que le chef de l’Etat puisse donner, c’est d’œuvrer à mettre fin à des faits qui sont aux antipodes de sa volonté tant alléguée de partir en 2016. Encore que, son engagement au respect d’une exigence constitutionnelle  est un non évènement. Il y va de la crédibilité à accorder à sa bonne foi.

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