Regard Bénin 2012 : le marché international de l’art au Bénin

Carrefour où se rencontrent de grands créateurs de l’art. Le Bénin est devenu “ tribune d’expression notamment aux artistes plasticiens de tous les horizons sous le thème «Inventer le monde : l’artiste citoyen».

Publicité

C’est à travers la biennale «Regard Bénin 2012». Un marché de l’art qui s’est ouvert depuis le 08 novembre et sera animé jusqu’au 13 novembre 2013 sur toute l’étendue du territoire national. A Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, tout comme à Abomey, les artistes ont saisi tous les espaces qui leur sont donnés pour en faire un lieu de démonstration de leurs talents. C’est à travers plusieurs projets.

«Take, take, take and …? »

« Take, take, take and …?» est l’un des projets majeurs de «Regard Bénin 2012». C’est d’ailleurs le projet qui a ouvert la biennale le 08 novembre à Porto-Novo. Il s’agit d’une exposition internationale qui a lieu dans les locaux de l’imprimerie nationale, siège du journal officiel du Bénin. Une vielle bâtisse qui a retrouvé vie grâce à ce projet de l’Association culturelle Kulturforum Süd-Nord. Elle est transformée en un musée d’art, moderne dont le contenue est un ensemble d’œuvres d’artistes venus des quatre coins du monde. A travers leurs œuvres – sculpture, collage, installation, peinture, vidéo, photographie, …-, ces plasticiens de grand renom échangent entre eux et avec le public sur les attitudes, habitudes et responsabilités de l’homme vis-à-vis non seulement de l’environnement mais aussi de lui-même, en tant qu’entité de la nature. Une partie de cette exposition est accueillie par la résidence d’artistes de Kulturforum Süd-Nord sise à Togbin plage où un autre groupe d’artistes expose.

“Sur les pavés de la plage’’

Toujours dans l’esprit du thème de la biennale, «Inventer le monde : l’artiste citoyen», certains artistes sont allés plus loin dans le choix du sujet de leurs créations. C’est le cas du trio d’étudiants de Hambourg en Allemagne, composé de Gerrit Brinkmann, Philip Pichler et Rebekka Seubert. Entre autres créations à Togbin, ils exposent “Sur les pavés de la plage’’. Un trou très large et un peu en forme de cône renversé. Le fond est un espace d’un mètre carrée environ recouvert de pavés. L’œuvre est inspirée du projet “Route des pêches’’ dont ces étudiants ont pris connaissance à leur arrivée au Bénin pour la Biennale.

“Sur les pavés de la plage’’ est une fouille archéologique qui, contrairement à la normale des choses, conduit au futur et non au passé. Le pavé au fond du trou, expliquent ces étudiants, symbolise la route des pêches dans les années à venir. Mais tout comme il a fallu assez d’énergie pour le creuser, de même, pour parvenir à la réalisation de ce projet “Route des pêches’’ il va falloir beaucoup d’énergie, de courage et d’entrain.

Publicité

“Sur les pavés de la plage’’ évoque aussi un revers de la civilisation, c’est-à-dire comment la modernisation peut empêcher les hommes à avoir accès aux ressources naturelles, selon Stephan Kôhler, Fondateur de Kulturforum Nord-Süd. Car, explique-t-il, en l’absence du pavé, la fouille pouvait être poursuivie jusqu’à l’obtention de l’eau, entre autres ressources naturelles.

“Incendie’’ à la biennale «Regard Bénin 2012»

Incendie’’. C’est l’autre projet de grande portée qui a lieu dans le cadre de «Regard Bénin 2012». Celui-ci est porté par le Centre culturel Artisttik Africa à Agla, dans le 13ème arrondissement de la ville de Cotonou. C’est une exposition des œuvres d’un célèbre plasticien franco-béninois. Il a nom Julien Vignikin. Un artiste qui a le feu sacré pour son art. C’est cet enthousiasme artistique et culturel qu’il a voulu partager avec le public béninois à l’occasion de «Regard Bénin 2012». Son exposition qui prend tout l’immeuble R+1 d’Artisttik Africa est faite essentiellement d’installations. «Indigestion», «Malbouffe», «Le pouvoir», «Déchirement», «Le diner des fantômes», «La loi du non retour», …. A travers ses installations, Julien Vignikin parvient à toucher la sensibilité du visiteur. Sur ses œuvres, il y a toujours quelque chose, le matériel ou la forme notamment, qui suscite des interrogations ; qui provoque le travail de l’imagination chez le visiteur. Et même après les explications que donne l’auteur à propos de ses œuvres, il y a toujours des aspects objets de réflexions. Vignikin n’est pas le peintre qui met toujours des mots sur ce qu’il fait. Du coup, le visiteur est appelé, même chez lui, à aller de questionnement en questionnement pour pénétrer le fond de la réalité ou du message caché dans les œuvres made “Julien Vignikin’’.

Plus de 300 foyers directement touchés à Agla

Au-delà du Centre Artisttik Africa, «Regard Bénin 2012» vit aussi dans les foyers. Artisttik Africa a conçu spécifiquement un projet pour le quartier Agla dans le 13ème arrondissement de la Mairie de Cotonou. Il s’agit de «Aqa» (Agla, quartier des arts). Dans ce projet, l’art n’est plus emprisonné dans un centre culturel, un musée, une galerie ou d’autres lieux habituels. L’univers artistique est désormais créé partout dans ce quartier, l’un des plus peuplés de Cotonou. L’art s’invite dans les foyers, les écoles, les centres de santé, les entreprises, les rues, etc. Ces lieux sont sélectionnés pour accueillir des expositions de plusieurs artistes. Tout ceci, pour susciter davantage, l’intérêt des populations pour l’art et pour la culture en général.

«A porté de pinceaux»

« A portée de pinceaux» se déroule à l’Espace Abc à la Haie Vive à Cotonou. C’est une exposition d’œuvres d’enfants artistes. A travers cette initiative, Carole Borna, la Directrice de la galerie, a voulu privilégier la rencontre des plus jeunes avec quatre artistes confirmés dont Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Rafiy Okefolahan et Pierre Ahouansou. C’est pour réveiller le talent artistique en veilleuse chez chacun de ces enfants. «Il était  nécessaire de les encadrer et de leur donner une seconde chance » explique le plasticien Benjamin Déguénon. C’est peut-être l’une des motivations des partenaires que sont Cdpa, Boa, Orabank, Sonaec, …

«La plupart des œuvres exposées, même si elles sont parfois empreintes de spontanéité et de naïveté,  ne sont pas loin de la perfection. Elles expriment une certaine esthétique,  et une perception du beau de la  part  de  jeunes enfants.»  «Ces mains-croisées sont pour les artistes en herbe une occasion d’apprendre et de développer leur sens créatif. Les métiers de l’art et de la création sont souvent des métiers d’exception. Ils sont générateurs de passion, révélateurs de talents et de vocation. Ces disciplines lorsqu’elles sont mises à l’honneur participent au rayonnement des artistes et de leurs pays dans le monde », a déclaré la directrice de la galerie.  Les fruits de la vente des œuvres  de l’exposition qui dure jusqu’au 15 décembre 2012,  seront reversés au Centre social  les «Messagers de la paix»,  dont sont issus les enfants.q

Le Label «Regard Bénin» sauvé

La tenue de cette biennale sous le nom «Regard Bénin» est pour certains responsables de l’événement, une fierté. Car, malgré toutes les tentatives, ce nom n’a pu être récupérer ni apropriée par d’autres organisations sous une autre appellation. «Nous sommes fiers d’affirmer […] qu’il n’y a qu’une Biennale des Arts contemporains au Bénin et elle s’appelle Biennale Regard Bénin» affirme Ousmane Alèdji, Directeur du Centre culturel Artisttik Africa et Directeur exécutif adjoint de la biennale. Il ajoute : «Ce marché international que nous voulions grandiose pour notre pays a souffert, et je ne vous apprends rien, de quelques velléités de récupération, voire d’appropriation. Notre démarche a toujours été et sera toujours de faire comprendre à tous les partenaires, y compris les principaux, que ce marché est béninois et qu’il est légitime que le Bénin et les Béninois en gardent le contrôle. Le dire n’est pas combattre, mais exprimer une conviction. Ce marché est le nôtre et nous le revendiquons pour notre pays tant que d’autres voudront s’en approprier.» «C’est une biennale fait par les Béninois et pour les Béninois» précise Stephan Köhler, membre de la direction artistique de la biennale et fondateur de l’Association culturelle Kulturforum Süd-Nord.

Il y a quelques jours, quasiment une semaine, Moscou était frappée par un attentat terroriste qui aura fait des centaines de morts et de blessés. Depuis, partout dans le monde, les gouvernements de pays traditionnellement ciblés par l’État islamique sont sur le qui-vive. USA, Occident, mais aussi Russie évoquent même… Lire la suite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité