Exposition au Centre Kora : les grands artistes, les grandes expositions

 

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Ils sont une quarantaine d’artistes venus des quatre coins du monde à exposer leurs œuvres au Centre Kora dans le cadre de la biennale Regard Bénin 2012. Nous présentons ici deux grandes installations signées respectivement des Béninois Dominique Zinkpè et Aston.

Zinkpè, L’Afrique arrive

Une voiture, un avion, un bateau. Trois moyens de transport au cœur de l’installation de Dominique Zinkpè, à la biennale Regard Bénin 2012. Ces véhicules sont réalisés chacun, à base de plusieurs centaines de petites statuettes (atinpavi, en langue locale fon). Les occupants sont aussi représentés par ces figurines. Des objets sacrés au Bénin qui donnent à la voiture, à l’avion tout comme au bateau une identité africaine. Parterre, d’autres statuettes qui désignent les nombreuses personnes mortes pour la cause du développement de l’Afrique. Devant la piste de l’avion, sont disposés plusieurs sacs. Des sacs dont le contenue symbolise la culture de chaque pays africains qui prend son envol vers le développement. Zinkpè affirme «L’Afrique arrive». C’est du moins l’intitulé de l’installation. L’artiste se montre afro-optimiste quand au développement de l’Afrique. Il expose un continent qui veut être aux grands rendez-vous du monde. Sur une vidéo qui accompagne l’installation, l’artiste symbolise cet envol de l’Afrique par un voyage qu’il effectue lui-même. Sur son chemin, il se trouve des hommes de peau blanche qui l’arrêtent et le jettent sur un tars d’ordures après l’avoir mis dans la poubelle. Mais, il se relève. Et la scène recommence. C’est pour dire que l’Occident constate le réveil, certes timide de l’Afrique, et y voit une menace. Mais cette Afrique avance quand même en dépit des embûches que lui pose l’Occident, estime Zinkpè.

Aston, La solution finale

Apparemment, c’est la plus vaste installation. Dans le grand hall du Centre Kora, le plasticien béninois Aston occupe lui seul un espace de 1x4x12 mètres. Il y propose «La solution finale». C’est une vaste installation sur la 2ème guerre mondiale. Sur cette installation, l’artiste reproduit des scènes de cette guerre. Il illustre entre autres, des camps de concentration, des officiers, des canons, des chambres à gaz, de guérites, des centres de mis à mort, des trains de mort, des milliers d’hommes torturés et tués, etc. Ce faisant, il met en garde toutes les nations sur les guerres ou les soulèvements qui ont lieu actuellement dans le monde. Il invite les peuples à avoir un regard sur tout ce qui se passe autour d’eux. Notamment, il s’adresse aux pays qui ne sont pas en guerre afin qu’ils ne se croient pas à l’abri de ce qui se passe dans un pays voisin. C’est dire que tout pays doit se sentir concerné par les malheureuses situations d’un autre pays, les analyser, voir les conséquences et en tirer leçon. D’autre part, cette installation de Aston à un volet environnemental. Il s’agit notamment de l’assainissement des villes. L’œuvre est en effet réalisée à base d’objets de récupération. Des récipients usés, des débris de cigarette, du fil, du bois, etc. C’est une invite aux citoyens à rendre propre leur milieu de vie et leur entourage. En ramassant ce tas d’objets jetés dans les rues et l’utiliser pour une si grande œuvre, c’est sa manière de jouer son rôle d’artiste citoyen selon le thème de la biennale «Inventer le monde, l’artiste citoyen».

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