Crise à la faculté des sciences de la santé : un professeur en «guerre» contre le doyen

Alors que les facultés du Bénin vivent dans l’ambiance des campagnes pour les élections décanales, la faculté des sciences de la santé (Fss) s’illustre par une guéguerre d’enseignants. Aurel Constant Allabi, maître assistant à la Fss déclenche une rébellion contre le doyen André Bigot.

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« Ça fait six ans que Bigot est en train de détruire ma carrière, ma vie. Dites lui d’arrêter maintenant. Signé Dr Allabi». Tel est le message laconique inscrit sur la banderole posée hier matin à l’entrée principale de la Fss pendant des heures, avant que des mains inconnues ne viennent la faire disparaître. Il ne s’agit pas d’une toile apocryphe, loin de là. Son auteur, comme on peut le voir, a eu le culot de la signer.  Il s’agit du Docteur Aurel Constant Allabi, médecin spécialisé en pharmacologie clinique, enseignant dans cette faculté depuis 2006. Lorsque nous l’avons rencontré, ce jeune universitaire donne l’impression d’un homme obstiné, qui en a marre des intrigues, des coups bas et des torpillages de son «patron», le doyen André Bigot et qui est décidé à lutter. «Le doyen veut m’empêcher d’exister professionnellement. Sa stratégie est de me bloquer dans tous les sens. Depuis trois ans, je n’ai plus fait cours à la Fss alors que je suis payé pour ça», s’offusque Mr Allabi qui craint une querelle de leadership (le doyen Bigot étant lui-même un pharmacien). La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’arrivée d’un missionnaire d’enseignement en pharmacologie venu de la Belgique. «On ne peut pas amener les missionnaires pour détruire les ressources locales», proteste-t-il.  Il raconte ses déboires depuis 2006 où il est entré dans cette faculté après une spécialisation de six ans en Belgique et en Angleterre. Recruté agent permanent de l’Etat en 2005, c’est en 2007 qu’il entre à la faculté mais a dû tempêter sur tous les toits avant d’obtenir son attestation de prise de service en 2009. Un an après, il obtient le titre de maître-assistant  en 2010, et depuis, il n’a plus été programmé pour faire ses cours. Joint au téléphone pour en savoir plus, le doyen André Bigot semble banaliser la préoccupation de son collègue. «C’est l’arrivée d’une mission d’enseignement  qui le gène. Vous les jeunes, vous êtes pressés», affirme le doyen avant de nous renvoyer vers d’autres collègues dont le vice doyen de l’école de pharmacie, pour avoir des détails. Le doyen Bigot ne sera pas plus disert sur les autres questions «On a appris que vous êtes contre l’organisation des élections décanales à la Fss»? «Qui vous a dit cela?», répond-t-il.  «N’avez-vous pas formulé un recours contre cette élection à la Cour Constitutionnelle? », «Moi André Bigot, je n’ai pas déposé un recours devant la Cour constitutionnelle», rectifie le doyen. En attendant de rencontrer tous ses collègues vers qui le doyen nous envoie, Aurel Constant Allabi, lui, continuera sa lutte pour sa liberté professionnelle.

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