(Cinq ministres du gouvernement sur le site hier) Ouf ! Après plusieurs années d’agonie, le projet de développement touristique de la route des pêches renaît de ses cendres. Grâce à un premier financement de la Banque ouest africaine de développement (Boad) d’un montant de 12 milliards, les premiers travaux démarrent en Janvier prochain.
En prélude à cela, les cinq ministres concernés par le projet ont visité le site pour aplanir les derniers écueils.
Hier 10h, rond point Erevan, juste sur la voie en terre qui jouxte la clôture sud de l’aéroport de Cotonou. Le ministre des travaux publics et des transports, Lambert Koty, en costume et coiffé d’un chapeau de feutre, lance le début d’une tournée gouvernementale sur le site du projet de développement touristique de la route des pêches (Pdtrp). A côté de lui, quatre autres ministres du gouvernement, Jean Michel Abimbola, en casquette, ministre de la culture et point focal de ce projet, Raphaél Edou, ministre de la décentralisation, Bénoît Dègla, ministre de l’intérieur, Blaise Ahanhanzo Glèlè, ministre de l’environnement, et Lehady Soglo, premier adjoint au maire de la ville de Cotonou, tous en costume, suffoquant sous un soleil ardent. Les yeux rivés sur un plan tenu en main, le ministre Koty explique aux autres membres de la délégation les caractéristiques de la voie qui traversera le site et qui est la première infrastructure à mettre en œuvre. Il s’agit d’une voie pavée de 2,5km jusqu’à hauteur du carrefour Fidjrossè. Ici, la voie sera déportée vers la plage pour éviter la pression anthropique. Puis commence une chaussée bitumée sur 12km. Cette infrastructure routière n’est qu’une partie des 41 km qui longent l’océan Atlantique. Après une randonnée pédestre, la délégation marque un second arrêt au carrefour Fidjrossè et fut rejointe par des populations. C’est ici le point de départ réel du projet. La délégation s’ébranle sur la route sablonneuse. Après quelques kilomètres, arrêt à Togbin. Ici devrait être implantée une des grosses infrastructures de la station balnéaire. La délégation déplore la poursuite des travaux de construction par les populations, malgré les nombreuses sensibilisations. Le Chef d’arrondissement de Godomey, Germain Cadja Dodo, le maire de Ouidah, Sévérin Adjovi (qui a rejoint la délégation à cette étape), le préfet des départements de Atlantique et du Littoral, Placide Azandé, ont tous déploré ces constructions pirates, véritables handicaps à la réalisation du projet. «Il faut leur donner un moratoire pour déguerpir», précise Cadja Dodo. En vérité, explique le ministre Abimbola, «tous ceux dont les maisons sont situées dans une largeur de 800m de la plage sont sur le domaine du projet et seront éjectés tôt ou tard. A Hio Houta, petit village situé à quelques kilomètres de là, aux bords d’une lagune remplie de mangroves, il n’y aura pas de déguerpissement, les accords en ont fait un terroir villageois qui garde son authenticité et son site.
Un projet ambitieux
C’est à Ouidah que cette tournée prend fin avec un point de presse. Au total, le projet va coûter 60 milliards. En dehors de la route qui va aider à régler les problèmes de la sortie ouest de Cotonou, le projet est un véritable compact d’infrastructures de luxe et de tourisme. Hôtels 4 à5 étoiles, espaces ludiques, parcs, piscines, centres commerciaux, espaces de sport, port de plaisance, héliport…le projet va faire de ces 41 km de côte, une station balnéaire assez alléchante qui pourra drainer les touristes du monde entier. «Notre économie sera gagnante. Il faut qu’on libère les emprises du projet», souhaite le ministre Dègla. Les maires Soglo et Adjovi vont, eux, plaider pour la dimension sociale et solidaire du projet. Le dédommagement préoccupe le préfet qui ajoute que «seuls ceux qui seront éligibles seront dédommagés». Le premier coup de pioche est attendu pour Mai 2013, conclut Lambert Koty.
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