Au soir du vendredi 21 décembre 2012, le chorégraphe béninois Marcel Gbèffa et son homologue brésilien José de Faria sont sur les planches au théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin (Ifb), site de Cotonou. Ils y représentent «Vodoun». Une création sortie des inspirations du danseur béninois au sein de la Compagnie Multicorps.
Durant 35 minutes environ, le duo emporte le public dans une balade de danse contemporaine. Laquelle balade amène à la découverte à la fois des similitudes historiques, culturelles et cultuelles et des différences entre les pays d’origine des deux danseurs. D’abord dans une divergence d’expressions du corps mais dans un même espace scénique, la différence entre les façons de vivre des peuples des deux pays est exprimée. Un dialogue musical comparable à un marché accompagne les danseurs. L’instant d’après, les mouvements deviennent uniformes accompagnés d’une musique unicolore. Même lorsque chaque danseur se crée son champ, les gestes sont identiques, symbole de la similitude entre ces peuples, notamment dans le culturel et le cultuel. L’intitulé de la création voudrait déjà renseigner sur cette proximité dans ces deux pays qui n’ont pourtant aucune frontière en commun. Aussi, même-si à certains moments des intérêts divisent les deux peuples, des liens se nouent-ils encore suite aux dialogues.
La création «Vodoun» n’est que l’expression corporelle, à travers la danse contemporaine, de la coopération entre le Bénin et le Brésil et des relations quotidiennes entre les fils de ces deux nations. Le spectacle de ce vendredi n’est que la restitution de la première phase d’un projet de création sous l’initiative du Béninois Marcel Gbèffa. Le projet implique quatre danseurs brésiliens et deux béninois. C’est une aventure qui conduira les chorégraphes brésiliens à s’imprégner des danses traditionnelles du Bénin et en faire avec leurs collègues béninois, des pistes ou des sources de création de danse contemporaine. Une résidence de deux mois est prévue à Rio et une tournée de deux mois. Seulement, aux dires de Marcel Gbèffa, la poursuite des autres phases et l’aboutissement positif du projet ne sont pas encore certains pour cause de moyens financiers. «Nous allons continuer si nous avons le financement» a-t-il déclaré à la fin du spectacle.