Un procès politique conduit au pas de charge

Le verdict ne trompe guère ceux qui ont suivi attentivement le procès ou qui prêtent oreille aux indiscrétions des hommes en toge. Dans les prétoires, les cercles politiques proches de la Marina, on savait que Lionel Agbo risquait une condamnation ferme.

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Comme le souhaitent tant le pouvoir en place qui a fortement influencé ce procès. On n’attendait pas autre dénouement pour ce procès que celui là. Qu’il aboutisse à la condamnation ferme de Lionel Agbo accusé d’avoir offensé le Chef de l’Etat, c’est ce à quoi on attendait le mieux. Dans un procès du genre où le plaignant est le premier magistrat du pays, président du Conseil suprême de la magistrature, il est difficile de s’en sortir idem même si on a la réputation d’être un avocat éloquent et brillant comme Lionel Agbo. De tout le temps que ce procès aura duré, le gouvernement a fait montre de la force publique pour intimider, influencer les choses. On se rappelle comment Lionel Agbo a été convoqué au commissariat central de Cotonou, gardé à vue pendant des heures avant d’être relâché. On revoit encore les images de la militarisation excessive du commissariat central ce jour-là. A chaque fois, que le procès se tenait, on sentait la volonté des juges d’aller plus vite. C’est grâce aux avocats de Lionel Agbo qui ont usé tout le temps de subterfuges juridiques, que ce procès a pu durer aussi longtemps. Le gouvernement mettait la pression pour que ce dossier soit vite vidé. Le plaignant pourrait ainsi «se venger» d’un de ses collaborateurs, son ancien porte parole tombé en disgrâce auprès de la Marina, après avoir eu le culot de dire publiquement le degré de pourrissement atteint dans la gestion de la chose publique par le Chef de l’Etat.  

Deux poids, deux mesures

Le procès pour offense au Chef de l’Etat a connu en peu de temps son dénouement. Il aurait pu même être bouclé plus tôt si les avocats de Lionel Agbo n’avaient pas joué un peu sur la forme pour freiner un peu les juges. L’empressement et la pression étaient forts. Toutes choses qu’on n’a pas constatées dans les autres procès en court. Dans le dossier de l’empoisonnement par exemple, rien n’a plus été dit depuis que Talon a été arrêté et relâché en France. Les personnes accusées sont gardées en prison. Le dossier, lui, est bloqué devant les tribunaux. L’instruction, semble-t-il, continue. Aucun empressement n’est observé et le juge en charge du dossier semble bien prendre son temps. Idem pour les nombreux dossiers de prévarication qui piétinent dans les cabinets d’instruction.  Si la volonté politique était la même pour ces dossiers, il est fort à parier que les choses auraient pu connaître des aboutissements heureux.  Et on se demande si la volonté tant proclamée de lutter contre la corruption n’est pas uniquement du bout des lèvres.

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