Concours au MEF : des jeunes de Parakou dans un mauvais rôle

En début de week-end dernier, des jeunes de Parakou ont affirmé que les récents concours de recrutement des agents permanents de l’Etat au profit du Ministère des finances ont été organisés dans les règles de l’art. Sur quelles Bases?

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A entendre ses étudiants et diplômés sans emploi de Parakou lors de leur conférence de presse tenue en début de week-end dernier, on a l’impression qu’on a tous perdu le sens de la normale dans le pays. Comment des jeunes qui, à priori, ont suivi le cursus supérieur, peuvent venir dire à la face du monde que le concours de recrutements des agents au profit du ministère des finances a été organisé dans les règles de l’art? Soit, on a affaire avec des jeunes attardés qui n’ont rien dans la tête, soit à des jeunes  qui ont des  mémoires de moineau.

Mais, compte tenu de la morosité économique et du taux de chômage en hausse dans le pays, on peut comprendre que, pour quelques billets de banques, des jeunes se mettent à raconter des incongruités et à défendre l’indéfendable. Les chiens d’attaque du prince peuvent déjà s’enorgueillir: la relève est assurée.

Non ! A force de laisser Frédéric Béhanzin, Lucien Mèdjiko, Fred Houénou et consorts venir dire des contre-vérités relayées à longueur de journée sur les chaînes de télévision, on conduit la jeunesse béninoise dans le décor. Sur quelles bases se fondent ces étudiants et diplômés sans emploi de Parakou, sans aucune vergogne, pour dire que le concours de recrutement au profit du ministère des Finances de 2012 a été bien organisé?

Pour rafraîchir leur mémoire    

La ministre de la Fonction Publique, Mêmouna Kora Zaki Léhadi (à qui ils apportaient leur soutien), a reconnu elle-même, en réponse à une correspondance du Médiateur de la République, qu’il y a eu substitution de page dans le document qu’elle a signé et qui n’était rien d’autre que les résultats du concours. Et que Dame Lydie A. Y. Idjouola, candidate au concours de recrutement est admise sur le document qu’elle a signé. Jean-Baptiste Elias, président de l’Observateur de lutte contre la corruption (Olc) a exposé, lors d’une conférence de presse et sur le plateau d’une télévision privée de la place, des irrégularités. Entre autres, les membres de l’Olc ont pu avoir accès aux copies de Lydie Idjouola, mais pas à celles de Hadissou Issa Imorou. Autres constats : le directeur général de la Fonction Publique a, par note de service, complété le jury d’anonymat. Ce jury avait pourtant été constitué par une décision dument signée par la ministre de la Fonction Publique. Au total 6 personnes ont été ajoutées aux 15 désignées par la décision de la ministre. Dans le jury de délibération, des personnes (au nombre de 8) désignées par la décision de la ministre n’ont pas pris part aux travaux de délibération, pourtant d’autres personnes (au nombre de 7), non désignées par la décision du ministre, y ont pris part. L’arrêté interministériel programmant le concours a été signé le 27 juillet, à la veille du début des compositions. «Pourtant, le statut général de la Fonction Publique prévoit que cela soit fait plusieurs mois à l’avance».

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La faute à Yayi

On n’ose pas croire que ces jeunes n’aient pas été mis au parfum de ces irrégularités. Mais, on sait comment ça se passe, les conférences ou marches de soutien sous nos cieux. Pour qu’on en vienne à faire venir des jeunes d’une ville pour défendre ce qui aux yeux de tout le monde est faux, il y a de quoi s’inquiéter, surtout si ce sont des jeunes du temple du savoir qui en sont les auteurs. A force de laisser ces chiens d’attaque nous gaver d’arguments farfelus sans logiques, dans un galimatias incompréhensible, à force de laisser la ministre en cause dans le gouvernement, on ouvre la voie à des jeunes en perte de bon sens (dont Aimé Kocou Dadegnon se fait le porte-parole) venir animer la galerie.

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