Et si l’homme était transformé en femme!

Juste une nuit, messieurs les males… Juste une nuit pour vous faire goûter notre état de femelle, si délicieux que nous n’avons aucune envie de vous le céder, gratuitement, chers maris, chers papas, chers frères, cousins, oncles et neveux …

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Partout nous sommes si bien traitées   qu’il a fallu attendre plusieurs  siècles  pour  nous voir accorder  le droit de vote  – un droit fondamental de tout citoyen – dans l’ Europe  considérée comme le  berceau des droits de l’Homme . Dans le cas de la France, notre référence «suprême» dans beaucoup de domaines, ce n’est qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale (1939-1945)  que les femmes purent jouir de ce droit.

Juste une nuit, chers maris, chers papas, chers frères, cousins, oncles et neveux ; soyez des femmes pour goûter aux délices de la marginalisation dont nous sommes l’objet. Et sans état d’âme de votre part, chers messieurs.

La liste est longue. Il est inutile de vous dresser les causes dont les effets continuent de nous laisser pour compte depuis des millénaires.

Dernières à être scolarisées, on ne nous laisse mettre les pieds à l’école que lorsqu’il ne reste plus aucun garçon à scolariser et quand à la maison nous ne sommes pas utiles à grand chose ; lorsque personne n’en veut plus.

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A nous les animations et la préparation des sandwichs en période électorale. Et les promesses d’un mieux être, si nous vous vous envoyons par camionnées au parlement, dans les conseils communaux, et au gouvernement.

Nous avons eu droit au bouquet le lundi 11 Février dernier quand le Secrétaire général du Gouvernement en personne est venu dérouler la liste des 11 membres sur les 13 prévus pour l’ Autorité nationale de lutte contre la corruption ( Anlc).  Tous des mâles !

J’hallucine ! J’ai rêvé cette nuit- là qu’une fée se penche sur notre sort pour transformer  cette fameuse liste en des noms féminins. Et nous, femmes de ce pays, attendons de voir comment vous recevrez cette façon de nier l’existence de plus de l’autre moitié de la population.   Juste une nuit, chers messieurs, pour endosser notre statut de femme. Et vivre toutes nos rancœurs, nos frustrations, notre amertume.

Et pourtant nous ne demandons pas l’aumône. Mais la simple reconnaissance de notre droit de participer, au même titre que l’homme, aux prises de décisions  dans tous les secteurs qui engagent notre Etat dans la voie du développement. On nous écarte comme si les femmes étaient les personnes les plus  corruptrices et corrompues de la République.

Une seule solution s’offre à nous désormais, comme l’ont souligné toutes mes interlocutrices en courroux : nous battre résolument pour faire voter la loi sur la parité  qui devra être coercitive, donc  s’imposer à tous.  Au risque de devoir subir les rigueurs de la loi.

 A moins que l’homme ne soit transformé en femme pour évoluer dans ses décisions qui oppriment la femme, et retardent par conséquent le développement de toute la nation béninoise.

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