Conférence publique à l’Ifb : le livre et l’art inclus l’un dans l’autre

 

En prélude à l’inauguration, le 15 février prochain, de la bibliothèque d’art contemporain «Mava bibliothèque» à Cotonou, plusieurs acteurs du monde culturel se sont retrouvés à l’Institut français du Bénin (Ifb), ce mercredi 13 février 2013, pour un débat autour du thème «Le livre dans l’art ; l’art dans le livre», sous l’égide du plasticien et consultant allemand Hermann Pitz et du Directeur du patrimoine culturel (Dpc) au Bénin, Richard Sogan.

« Le livre dans l’art ; l’art dans lr livre». Tel est le thème de la conférence publique qui a réuni hier à l’auditorium de l’Institut français du Bénin (Ifb) à Cotonou, artistes, autorités culturelles, promoteurs culturels, journalistes culturels et autres acteurs du monde des arts et de la culture. Ils ont évoqué et analysé les liens entre le livre et l’art. Et ce, dans un débat interactif conduit par l’allemand Hermann Pitz, plasticien et consultant, et Richard Sogan, Directeur du patrimoine culturel (Dpc) au Bénin.

Le livre dans l’art

Dans son exposition liminaire, le Dpc s’est appuyé sur l’art plastique dans la culture béninoise. Que ça soit dans la culture Yoruba, fon, adja ou baatonou, il fait savoir que les sculptures, les masques, les bas-reliefs, les toiles appliquées, etc. sont porteurs d’un message, d’une histoire, …, que l’artiste décide de transmettre au public. Le livre étant aussi, explique le Dpc, un outil qui permet au public d’accéder à une connaissance, il se retrouve alors dans l’art. Notamment, ajoute Hermann Pitz, dans l’art plastique, il y a une forme de narration qu’on retrouve tout comme dans le livre. Les arts de scène ne font pas exception.

Au-delà du message qui est commun à l’art et au livre, Elise Daubelcour mentionne qu’il y a des plasticiens qui utilisent le livre comme matière première dans leurs créations. Elle cite entre autres, les béninois Georges Adéagbo et Meschac Gaba. Ce que confirme Meschac Gaba, présent à la conférence. Il est l’initiateur de la rencontre. A ses dires, le livre est apparu dans ses créations par amour au livre. C’est pourquoi, à l’en croire, il a tout faire pour ramener ce projet de bibliothèque de l’art contemporain, Mava bibliothèque, qui compte déjà 3.500 livres et sera inaugurée le 15 février prochain à Fidjrossè à Cotonou. «L’artiste, c’est le premier écrivain, celui qui, avec une écriture picturale, parfois complexe, communique avec le public.» a dit Richard Sogan.

L’art dans le livre

Dans le second volet du thème de la conférence, Hermann Pitz soutient que l’artiste contemporain a besoin d’une relation ou d’une connaissance avec le passé pour créer. Et cette connaissance, selon le plasticien allemand, se trouve dans le livre et permet une sorte de discussion entre l’artiste et l’homme qui a vécu avant lui. Mais aussi, l’art a besoin de techniques qu’on peut retrouver dans le livre, informe Richard Sogan. «Moi, j’aime le livre. J’ai appris dans le livre.» témoigne Meschac Gaba.

Egalement, il y a des penseurs qui documentent l’art, les livres d’histoire, les catalogues, entre autres. «Les artistes ont chacun une individualité que racontent les penseurs dans les livres», explique Hermann Pitz. Dans le même sens, Aimé Akpékou, alias Azé baba, confie que l’artiste découvre dans le livre, à la fois, ce qui s’est passé avant lui, l’histoire, l’inspiration et les techniques.

Seulement, Laudamus Sègbo, plasticien béninois qui s’inspire du fa dans ses créations, souligne que la culture béninoise repose plus sur l’oralité. Ce qui constitue à ses dires, une des difficultés que rencontrent les artistes béninois, en particulier ceux qui choisissent de travailler sur divers pans de la culture de leur pays. «Il faut envoyer l’oralité à l’écriture» exhorte l’artiste.

Le livre garde toujours sa place dans l’art en dépit de l’internet

Certes, beaucoup diront que ces informations contenus dans le livre sur l’art et dont l’artiste a besoin, sont disponibles sur l’internet, mais le support le plus crédible reconnu par les participants à cette conférence se trouve être le livre. En exemple, Meschac Gaba  affirme qu’il découvre parfois des informations le concernant sur l’internet mais qui lui sont étrangères ou fausses. Alors que, ajoute-il, dans un livre, il est plus certain d’avoir la vraie information. Car, le livre aura été lu, corrigé, édité.

D’un autre côté, les images d’une œuvre sur l’internet sont modifiées, surtout les couleurs au fil des maintes manipulations. Mais dans un livre, l’impression garde la seule et unique couleur. «L’original dans le livre, la copie sur l’internet» déclare Hermann Pitz. «En dehors des œuvres, c’est le livre qui permet d’immortaliser l’artiste», soutient Azé baba.

Laisser un commentaire