La corruption au sommet de l’Etat béninois: « Tu me tiens, je te tiens »

Les passeports de quatre anciens ministres béninois visés par des enquêtes pour corruption ont été saisis lundi par la police judiciaire.

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La décision de les empêcher de quitter le pays a été prise après que le gouvernement eut initié des procédures en vue de les poursuivre pour diverses infractions présumées commises dans l’exercice de leurs fonctions. L'ancien ministre des Affaires étrangères Rogatien Biaou est ainsi accusé d'avoir vendu une parcelle de terrain appartenant à l'ambassade du Bénin aux Etats-Unis, tandis que le nom de M. Kamarou Fassassi est régulièrement cité par le gouvernement dans des affaires de corruption à la SBEE, la Société Béninoise d’Energie Electrique, dont il assurait la tutelle en tant que ministre des Mines et de l’Energie.

François Noudegbessi, ancien ministre de l'Urbanisme, est quant à lui accusé d'avoir détourné des fonds publics ; il est également accusé de faux dans l’affaire de la construction du nouveau siège de l'Assemblée nationale dans la capitale politique, Porto-Novo.

Quant au quatrième accusé, Armand Zinzindohoué, il est accusé d'avoir délivré des certificats d'armes à feu à des promoteurs de ICC-Services, une société d'investissement impliquée dans la plus grande chaîne de Ponzi dans l'histoire du Bénin, et qui a privé des centaines de milliers de personnes de leur épargne en 2010, une affaire dans laquelle l’opposition avait dénoncé, au mieux, l’incompétence de Yayi Boni ; au pire, son implication personnelle.

M. Zinzindohoué a été membre du gouvernement actuel du président Boni Yayi au cours de son premier mandat, de même que M. Noudegbessi.

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MM. Biaou et Fassassi ont pour leur part servi dans le gouvernement de l'ancien président Mathieu Kérékou. Leur sort est désormais entre les mains des députés de l’Assemblée nationale, qui décideront de l’opportunité de les traduire devant la Haute Cour de Justice.

Toutefois, l’équation ne semble pas simple à résoudre pour le gouvernement béninois : une pléiade d’anciens ministres sont en effet impliqués dans diverses affaires de corruption présumée et il se murmure dans les couloirs de l’Assemblée nationale béninoise que livrer certains anciens ministres de Kérékou à la Haute Cour de justice exposerait ipso facto un certain nombre de barons de l’Assemblée qui pour Yayi Boni ont aussi pioché dans les caisses de l’Etat.

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Article publié avec l'autorisation de l'auteur

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