Saisi d’une demande de discussion immédiate en plénière, le Président de l’Assemblée Nationale a introduit hier cette procédure. Contre toute attente, cette requête de 12 députés FCBE a suscité hier en plénière de vives réactions par rapport à la procédure engagée par les signataires de cette demande.
Cette demande a été adoptée par 49 voix pour, 1 contre en la personne de Candide Azannai et 12 abstentions (notamment les députés de l’UN et du PRD). C’est du moins la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à l’hémicycle tout au début de la séance. Le député Candide Azannai n’étant pas de l’avis général, a mis l’accent sur le fait que deux dossiers de poursuite étaient programmés pour ce jour, notamment celui de l’ancien ministre Armand Zinzindohoué et celui de Rogatien Biaou dont les rapports sont distribués aux députés. Selon sa logique, et conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, les rapports doivent parvenir aux députés 48 heures avant la date de la plénière. « Comme c’est des dossiers de malversations, il faut prendre tout le temps pour lire les rapports… » a martelé Candide Azannai. Il sera rejoint dans sa logique par la présidente Rosine Soglo qui demande au Président Nago ce qui presse tant pour le dossier Noudégbessi alors que pour elle, tous les cinq dossiers sont importants. Quant à l’honorable Eric Houndété, le règlement intérieur est violé et ce n’est pas au cours de la plénière qu’il faut introduire la demande d’une procédure d’urgence. Cette requête devrait accompagner le dossier. Le président Idji pose alors le problème de la gestion des débats. Il recommande au Président Nago qu’il allait dire plus tôt qu’il y avait des problèmes. Pour lui, qu’est-ce qui presse autant pour qu’on demande une procédure d’urgence pour un dossier qu’ils ont le temps d’examiner. « Cela fait jurisprudence… » met-il en garde. Le député Candide Azannai revient alors à la charge et demande au Président Mathurin Nago de respecter sa parole donnée le mardi dernier. Compte tenu de l’évolution des débats à propos de la procédure engagée et le ton des députés s’élevant, certains députés ont demandé une suspension afin de mettre la balle à terre et repartir sur de bonnes bases. Le Président Nago a dû se plier finalement à cette requête en donnant 10 minutes de suspension. A la reprise, l’honorable Sofiath Shannou, un des députés qui a demandé la suspension, suggère que la plénière soit reportée carrément à ce jour afin de taire toutes polémiques. La plénière a finalement accédée à cette requête et la séance a été suspendue pour être reprise ce jour à 10 heures.
Le dossier Noudégbessi passe en premier ce jour en plénière
Le suspense continue au palais des gouverneurs à Porto-Novo à propos des dossiers de poursuite des anciens ministres de la République devant la Haute Cour de Justice (HCJ). Hier, les députés n’ont pas pu aborder un seul de ces dossiers programmés en plénière. Pour des raisons de procédure, la séance a été suspendue par le Président de l’Assemblée Nationale afin qu’un consensus soit trouvé avant la poursuite des travaux. Malheureusement ça n’a pas été le cas. Les députés se retrouvent alors ce jour pour poursuivre les travaux. Comme argument développé par certains députés, les rapports n’ont pas été déposés à temps dans les casiers, alors que conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’institution parlementaire, les députés doivent rentrer en possession de ces rapports 48 heures avant la tenue de la plénière. Aujourd’hui, il n’y aura plus question de dire que les députés n’ont pas eu à temps leur rapport. Selon les informations recueillies des sources parlementaires, les membres de la commission des lois se sont réunis dans la matinée d’hier au palais des gouverneurs pour finaliser et adopter les rapports restants, c’est-à-dire ceux concernant les ex-ministres Soulé Mana Lawani et Kamarou Fassassi. Autrement dit, tout serait fin prêt pour entamer normalement tous ces dossiers. Mais les députés sont toujours divisés sur la question de savoir par quel dossier commencer. Dans tous les cas, il semblerait que le consensus soit trouvé et qu’il n’y ait plus de raison de retarder l’examen de ces dossiers en plénière. C’est dire que la plénière sera très houleuse ce jour à l’hémicycle compte tenu des prises de position de chaque député dans ces dossiers de saisine.