Stéphane Hessel, le premier des indignés s’est éteint

(Il appelait à une révolution des consciences dans son dernier livre) Stéphane Hessel n’est plus. Le diplomate français et écrivain a tiré sa révérence ce mercredi 26 février 2013 dans sa 96ème année.

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Corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’homme est plus connu pour son engagement politique, sa résistance inlassable contre toute sorte d’injustice, de violation des droits de l’homme et de privation des libertés. Stéphane Hessel, c’est un des vétérans du mouvement de résistance et des forces combattantes de la France. Il est utile de se rappeler ici de l’un de ses écrits en faveur d’une révolution des consciences.

Indignez-vous ! Le dernier mot d’ordre de Stéphane Hessel

Après «Danse avec le siècle» en 1997, «Ô ma mémoire, la poésie, ma nécessité» en 2006 et «Citoyen sans frontière, conversations avec Jean-Michel Helvig» en 2008, Stéphane Hessel publie en janvier 2011 aux éditions Indigène, «Indignez vous !». Comme si l’octogénaire sentait déjà son dernier jour venir et, conscient d’un long combat non encore réussi dans son entièreté et qu’il fallait susciter ou former une relève digne dans tout le monde entier, est revenu dans ce livre, sur le motif de son engagement politique pour instruire notamment la jeune génération pour la suite de la lutte. Déjà, l’intitulé de ce livre de 32 pages, qu’il a voulu léger dans le style, dit tout sur l’objet de la publication. C’est qu’il appelle tout le monde à s’indigner. Un appel aux jeunes générations «à faire vivre, transmettre, l’héritage de la résistance et ses idéaux». «Prenez le relais, indignez-vous !»

Après analyse de la situation sociale, politique, économique et culturelle actuelle dans le monde, il se rend compte que «c’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourd’hui remis en cause». Ce socle, l’objet de la Résistance, c’était de parvenir à une société qui ferait la fierté de tous et de toutes, «pas cette société des sans papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis» écrit Stéphane Hessel. Certes, les jeunes générations pouvaient se dire que les réalités ou ces raisons de la Résistance se sont plus les mêmes ou pas valables à leur époque, mais l’écrivain écrit «Je dis aux jeunes : cherchez un peu, vous allez trouvez. […] Aux jeunes, je dis : regardez autour de vous, vous y trouverez les thèmes qui justifient votre indignation. Vous trouverez des situations concrètes qui vous amènent à donner cours à une action citoyenne forte. Cherchez et vous trouverez !» Et surtout Stéphane Hessel, exhorte les jeunes à ne pas rester indifférents à ces situations et de s’engager. Car dit-il, «La pire des attitudes est l’indifférence, comme dire “je n’y peux rien, je me débrouille». Il en a cité quelques unes dans ce livre.

Mais prévient l’auteur, il ne s’agit pas d’une résistance, d’un engagement ou d’une organisation basée sur la violence. Stéphane Hessel parle plutôt de non-violence, d’une insurrection pacifique fondée sur le respect des droits. Stéphane Hessel, deux ans déjà avant sa mort, avait passé la main aux jeunes générations par cet appel. L’hommage qu’elles puissent lui rendre, serait sans doute, de bien assurer ce relais. Paix à son âme!

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