Son grand âge et sa fragilité physique ne lui ont pas permis de supporter le poids le l’Eglise pendant longtemps. Après environ huit ans de pontificat, le Pape Benoît XVI a abdiqué. Laissant derrière lui, une Eglise fortement secouée de l’intérieur.
Il rêvait d’une église forte, grande, encrée dans les préceptes de la curie romaine, une église conservatrice. Elu Pape en 2005, le cardinal Josef Ratzinger a réussi à imprimer très tôt sa marque. Rigueur, rectitude, solennité, l’église a retrouvé un nouveau leadership avec un Pape que l’on dit « éclairé », grand connaisseur de la théologie dans ses méandres pour avoir été pendant près de vingt ans le conseiller spécial de son prédécesseur. Mais si au sein de l’église, il faisait l’unanimité et forçait respect et admiration, à l’extérieur et surtout chez les non chrétiens, c’est « le pape des excès ». Les polémiques ne tarderont pas à venir. La première a été suscitée par ses propos lors d’un discours tenu à Ratisbonne. Où il semblait assimiler l’islam à une religion de violence. Partout dans le monde et dans les pays musulmans en particulier, son discours a été mal accueilli. Des mouvements d’humeur ont eu lieu un peu partout dans le monde pour dénoncer ce Pape pris à tort comme un islamophobe. Les explications du vatican et de l’intéressé viendront après pour situer la déclaration dans son contexte. Mais hélas, le tir est déjà parti. Quelques mois après, l’Eglise est secouée de l’intérieur par un scandale : la pédophilie. Plusieurs plaintes de parents d’enfants catholiques ont porté plainte contre l’église pour avoir protégé des prêtres qui se sont adonné à des attouchements sur leurs mômes. Aux Etats Unis, l’affaire a fait grand bruit. Dans la foulée des dénonciations et des plaintes contre l’église, le pape lui-même reçoit une assignation personnelle pour avoir protégé un prêtre pédophile alors qu’il était encore archevêque de Munich. Pour calmer la polémique, il dut présenter, au nom de l’église, des excuses pour toux ceux dont les enfants ont été victimes par le passé de cette pratique ignoble. Conservateur bon teint, le Pape passera à l’attaque sur un fait de société. Lors d’une visite au Cameroun, il dénonce l’usage du préservatif qu’il juge indécent à la dignité humaine. Une autre polémique enfle avec toujours le Pape au cœur. Il est pris à partie par médecins, responsables des firmes productrices de préservatifs, Ongs et spécialistes du mal. Très affable, timide, ce pape qui avait l’air toujours grave, était contrarié dans sa vision, dans ses principes. Jamais, il n’a été compris. On sentait venir cette décision, lourde de conséquence pour l’église mais on sentait Benoît XVI porté difficilement le croix de l’église et de l’humanité. Dans les salons feutrés et dans les coulisses du vatican, son abdication se murmurait depuis des mois. Le scandale du vol des documents confidentiels par son majordome Gabriele Batista n’était qu’un épisode mais l’illustration de la guerre feutrée que se livraient depuis des cardinaux pour la recherche du fauteuil papal et qui risque d’être plus ardue dans les jours à venir au cours du conclave.
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