Lutte contre la corruption au Bénin : les 6 autres dossiers que Yayi doit ressusciter

Machines agricoles, Sonacop, Sonapra, concours frauduleux au Ministère des finances… et même l’affaire des 70 milliards – du temps du Président Kérékou – les dossiers de prévarication et de magouille qui attendent d’être dépoussiérés par Boni Yayi sont bien nombreux. 

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Et le Chef de l’Etat doit aller vite, maintenant qu’il existe une loi sur la corruption et qu’il dispose de la majorité requise à l’Assemblée Nationale pour l’accompagner. Sauf si…

C’est maintenant que le plus dur commence pour Boni Yayi dans sa volonté de lutter contre la corruption.  Après avoir réussi l’exploit  inouï de faire traduire cinq ministres devant la Haute Cour de Justice, le Chef de l’Etat doit aller plus loin. Et pour cause, le Bénin dispose, depuis le 28 Août 2012, d’une loi sur la corruption qui permet de poursuivre et de sanctionner tous les prévaricateurs et autres faussaires de la République. En plus de cette loi, le Chef de l’Etat dispose à l’Assemblée Nationale de la majorité requise pour traduire devant la justice d’éventuels ministres ou députés qui comptent parmi les prévaricateurs. Alors donc au boulot. Le plus récent est ce concours à polémique organisé par le ministère du travail. Les articles 124 à 128 de cette loi définit et punit les cadres de l’administration qui sont impliqués dans les fraudes lors des examens et concours. Au lieu donc de créer une commission pour enquêter sur cette affaire, le Chef de l’Etat ferait mieux de confier le dossier au tribunal, afin que toutes les personnes impliquées – dont le ministre – soient écoutées et jugées.

Machines agricoles

Doit -on rappeler encore tous ces dossiers qui ont fait grand bruit par ici ces dernières années. Commençons par celui des machines agricoles. En son temps, on se rappelle des nombreux déballages de l’honorable Janvier Yahouédéhou sur ces motoculteurs et ces niveleuses acquis à des milliards de francs auprès de la société Girotrac au Canada et en Inde.  Jamais cette affaire n’a été élucidée. Les responsables du Programme pour la promotion de la mécanisation de l’agriculture (Ppma) qui ont géré ce projet, n’ont pu apporter des preuves suffisantes pour contredire l’honorable Yahouédéhou. Chose curieuse, son principal responsable en poste au moment du scandale, abandonnera après son poste pour se réfugier à l’Assemblée Nationale en tant que député. A la quête de l’immunité ?  Toujours est-il que depuis quelques  mois, ces machines agricoles n’ont été retrouvées nulle part. Lors de la dernière campagne cotonnière, le Chef de l’Etat, le ministre de l’agriculture et le Dg de la Sonapra, ont sillonné villages et hameaux du Bénin pour visiter les champs de coton, mais partout, on a vu les paysans à la houe. Les machines sont alors passées par où ? Même le Chef de l’Etat a travaillé à la houe dans son champ de coton à Tchaourou. Il est donc temps de faire la lumière sur cette affaire et d’écouter au moins le député André Okounlola toujours tranquille à l’hémicycle.

Sonacop aussi

A la Sonacop, alors que la société était sous administration provisoire, des individus ont réussi à saboter le système informatique pour détourner près d’un milliard. Le cerveau de cette malversation est toujours en cavale, mais ses complices ne sont nullement inquiétés. C’est ainsi qu’il a existé aussi une affaire Sonapra. Il s’agit des irrégularités qui ont émaillé la privatisation de l’outil industriel de la Sonapra. En son temps, les députés de l’opposition avaient claironné sur ça, mais Nicaise Fagnon, Dg de la Sonapra à l’époque, a connu une promotion et est nommé ministre. Quid du dernier, l’affaire des 70 milliards. Ce montant est issu d’une commission d’enquête dirigée par Adrien Ahanhanzo Glèlè. Il s’agit là d’une compilation de scandales financiers sous le Président Kérékou. Ces affaires n’étant pas encore prescrites selon la nouvelle loi, c’est le moment plus que jamais de les ressusciter. Ne pas sortir ces affaires donnerait du Chef de l’Etat l’image de quelqu’un qui mène une lutte sélective contre la corruption.

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