Crise énergétique au Bénin : Philippe Hounkpatin désavoue les autorités en charge du secteur

(Il met le gouvernement face à ses responsabilités) Malgré les promesses et les quelques actions mal ficelées, le Bénin croule sous le poids d’une crise énergétique aigüe dont la fin n’est pas pour demain.

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 Invité hier  de l’émission ‘’Eclairage’’ de la radio nationale, Philippe Hounkpatin a expliqué comment nous sommes responsables de ce qui nous arrive.

Crise énergétique au Bénin, quelle alternative viable? C’est sur ce thème que l’émission dominicale ‘’Eclairage’’ de la radio nationale a reçu Philippe Hounkpatin, docteur ingénieur en génie électrique et  ancien directeur général (1990-1995) de la Société béninoise d’eau et d’électricité, qui est devenue Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Sur le plateau, il y avait aussi le président de la Fédération nationale des associations  des consommateurs du Bénin, Herman Méton. C’est d’ailleurs ce dernier qui a planté le décor d’un entretien qui était parti pour être un débat, mais les responsables actuels de la Sbee n’ont pas répondu à l’invitation. Méton a souligné que le consommateur souffre beaucoup de cette situation de délestage. Il situe la souffrance à trois niveaux. «On n’a pas l’énergie pour faire fonctionner nos activités. Nos appareils sont constamment et régulièrement grillés par les va-et-vient de l’énergie». En plus de ça, les «factures que nous recevons sont tellement salées, et elles sont aux antipodes de ce que nous utilisons chaque jour», affirme-t-il.

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Comment comprendre ce retard du Bénin?

Le Dg de la Sbee, Marius Hounkpatin, «nous a reçu le mardi 26 février dernier et on a constaté que, souvent, on ne fait que parler, il y a trop de théories», explique Herman Méton. Selon Philipe Hounkpatin, «nous faisons beaucoup de déclarations, beaucoup d’incantations». Pour lui, «nous ne nous occupons que de l’immédiateté de nos problèmes.» Il trouve que les raisons que donnent les actuels responsables publics qui dirigent le secteur, à l’heure actuelle, les condamnent formellement. Pour lui, c’est inconcevable que depuis 1972 où le premier kilowattheure est venu du Ghana, que le Bénin n’ait pas prévu des solutions alternatives. Pour lui, des professionnels du secteur ont déjà réfléchi pour donner des solutions aux problèmes, pour donner des plans de programmation. Mais, «on ne les écoute pas et on n’applique pas ce qu’ils disent». Mieux, quand ils sont là pour les appliquer, ils n’ont souvent pas le temps et ceux qui prennent la suite les ignorent. 

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Les options pour sortir de ce cycle infernal

«On a les moyens… et on les a mis en perspective», précise-t-il. Il se référence au conseil des ministres du 19 mars 1998, qui déclarait ceci ‘’la crise énergétique que traverse notre pays est d’ampleur  transnational car elle affecte aussi les pays frères du Togo et du Ghana… et on a aligné toutes les mesures qu’on doit appliquer pour mettre fin à la crise. Il a été même dit :… dans l’immédiat, des groupes électrogènes commandés en urgence seront installés en priorité sur les sites. Dès avril, on va installer une centrale thermique de 25 mégawatts à Cotonou… Cela a été fait. Mais au-delà de ces mesures palliatives, il s’agit d’assurer à la population, et de façon durable, l’autonomie énergétique. A cet effet, l’ensemble des partenaires techniques au développement ont été sensibilisés, afin d’accélérer en urgence les démarches pour aider le Bénin dans cette vision. Des barrages sur nos fleuves à Parakou, Savalou, Kétou, ont été prévus’’. Si on avait appliqué ces mesures, on ne serait pas là aujourd’hui à parler de délestage. Seule la liaison entre le Bénin et le Nigeria a été faite. Selon lui le projet de Maria Gléta est mal parti. Il faut le repenser ou passer à autre chose.

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