Fouettée par le Chef de l’Etat le dimanche 10 mars dernier au cours d’une rencontre avec quelques uns de ses ténors, la coalition Fcbe est sortie de sa torpeur.
Samedi dernier, au cours d’une rencontre convoquée à la hâte par son coordonnateur, Eugène Azatassou, la coalition n’a pas pu s’entendre sur l’essentiel. Elle a, au contraire, réussi à ressusciter les frustrations et les querelles byzantines.
Le discours de la vengeance, de l’intolérance et de l’agressivité politique sont de retour avec les Fcbe. Au cours d’une déclaration rendue publique contre Alternative citoyenne, et lue par Eugène Azatassou lui même, la coalition a violemment chargé cette force de la société civile la qualifiant d’une bande d’aventuriers incapables et l’accusant maladroitement d’être l’ instigatrice du dernier présumé putsch, il y a quelques semaines .
Le document est d’une agressivité rare et disproportionnée par rapport au contenu du message rendu public par le groupe et qui ne fait qu’attirer l’attention des populations face à la descente aux enfers de notre pays sur plusieurs plans. L’usage à profusion des termes vindicatifs, finit par ôter, malheureusement, à cette déclaration tout son sérieux. On peut aussi s’offusquer devant l’indifférence affichée par cette coalition face aux nombreux problèmes auxquels les Béninois sont confrontés aujourd’hui. Misère ambiante, insécurité, délestage, perturbation psychologique après les révélations d’une série de complots pour, dit-on, attenter à la vie du Chef de l’Etat. La déclaration des Fcbe, qui se posent dans leur déclaration comme le sauveur et le représentant légitime du peuple, est restée curieusement muette sur ces sujets préoccupants de l’heure. Elle n’apporte aucune solution aux problèmes et ne semble pas faire des propositions pertinentes pour sortir leur candidat des difficultés actuelles qu’il rencontre dans la gestion du pays.
Dans la salle, le discours tenu par Azatassou, sous le regard bienveillant d’Amos Elègbè, Saka Lafia, Codjo Sodokin, Eric N’dah et bien d’autres, était d’une intolérance politique grave. La diabolisation des forces politiques de l’opposition a été le plat de résistance servi abondamment aux militants et ténors Fcbe présents.
Véritable iceberg
La rencontre du samedi à laquelle ont pris part députés, maires, Dg de sociétés, anciens députés, coordonnateurs communaux et simples militants à la base, n’a pas apporté grand-chose à la coalition. Sur la nécessité de transformer cette coalition en parti politique, la majorité des militants Fcbe présents dans la salle s’y sont opposés. La décision a été donc prise de renvoyer ce chantier après les élections communales. L’alliance devrait alors aller aux élections avec une liste unique. La Rb, allié politique des Fcbe, devrait aussi présenter sa propre liste.
Cette rencontre a permis à certains membres de la coalition, de vider leur frustration. C’est le cas de neuf anciens députés Fcbe de la cinquième législature, qui ont soutenu Yayi mais qui n’ont pu se faire réélire. Depuis 2011, tous leurs efforts pour rencontrer le Chef de l’Etat ont été vains. Ces déballages et ces critiques ne sont pas du goût de certains ténors qui ont claqué la porte avant la fin de la réunion, estimant que ces débats devraient être menés dans un cercle plus restreint.
La déclaration faite par les Fcbe samedi dernier
Les membres de la coordination nationale des Forces cauris pour un Bénin émergent «Fcbe», se sont réunis, à Cotonou le 16 mars 2013, pour apprécier les derniers évènements caractérisant l’actualité nationale. Au terme de cette réunion, ils ont rendu publique, une déclaration dont voici l’intégralité.
La situation politique nationale actuelle est entre autres, marquée par la tentative de coup de force manqué contre l’ordre constitutionnel qui a été mis en place dans notre pays depuis l’historique conférence de février 1990.
En effet, des compatriotes, manipulés par des personnes mal intentionnées et préoccupées par leurs propres intérêts, se sont organisés dans la perspective de plonger notre pays dans le chaos. Il n’est plus possible, à l’heure actuelle, de tolérer un tel acte qui relève d’un autre âge. Les exemples de la sous région, ponctués de violence, de guerre et d’atrocités diverses sont là et forts édifiants. Aucun patriote ne peut vouloir de cette perspective pour son pays. Les personnes, à qui il viendrait à l’idée de recourir à un moyen aussi ignoble de conquête du pouvoir, retrouveront l’ensemble du peuple béninois sur leur chemin.
C’est dans ce contexte que certaines personnes dont quelques uns se targuant d’être de la société civile, ont rendu public une déclaration intitulée «l’urgence d’une alternative citoyenne trop c’est trop ». Ce document est un tissu d’affirmations haineuses et d’appel à peine voilé à la révolte et au désordre. Ce qui est à noter c’est que certaines solutions pour remédier aux problèmes soulevés par les auteurs ont été évoquées puis rejetées par ceux-ci dans leur document. Ainsi, l’alternance du pouvoir en 2016 a été exclue par eux comme une possibilité pour changer la donne. En fait, on ne voit nulle part dans ce document une proposition pour résoudre les problèmes évoqués, il n’y a d’opérationnel qu’un appel à tous pour agir. Quel est le sens de cette action d’ensemble et les résultats attendus? Rien n’en a été dit. On voit bien que le groupe baptisé «Alternative Citoyenne » est composé ni plus ni moins d’aventuriers incapables de compter sur la mobilisation de notre peuple autour de leurs idées. On comprend aisément que leur travail de sape ait donné des intentions à des putschistes qui ont, quant à eux, tenté de trouver les solutions que le document cité n’a pas eu le courage d’indiquer clairement. Certains parmi les éléments de ce groupe se cachaient derrière leur appartenance supposée à la société civile pour prendre le relais de l’opposition avec un verbiage qui ne pouvait tromper que ceux qui ne sont pas avertis. Maintenant, les masques sont tombés et tout le monde se rend compte que le groupe « alternative citoyenne » ne doit pas être pris au sérieux par ceux qui ont un minimum de respect pour le peuple béninois et un minimum d’attachement aux acquis de la conférence des forces vives de février 1990.
Eu égard à tout ce qui précède, les militantes et militants de l’Alliance FCBE, irréductiblement engagés sur la voie tracée par la conférence nationale:
– Réaffirment leur attachement à l’Etat de Droit, à l’alternance au pouvoir par les urnes et au respect scrupuleux de la constitution que le peuple béninois s’est librement dotée;
– Expriment leur détermination à se battre contre toute atteinte aux libertés fondamentales chèrement acquises;
-Condamnent sans réserve cette ignoble tentative de renversement de l’ordre constitutionnel au Bénin;
-Soutiennent le Chef de l’Etat et son Gouvernement dans l’œuvre de développement de notre pays;
-Félicitent tous les patriotes civils ou militaires ayant contribué à déjouer cet acte;
– Demandent au Chef de l’Etat de poursuivre de façon sereine son œuvre de construction pour l’émergence de notre pays en sachant que le peuple béninois est avec lui;
-Invitent les véritables organisations citoyennes à se démarquer de ces hommes politiques qui se camouflent pour exécuter les commandes de gens qui tiennent par tous les moyens à mettre le peuple béninois à genoux pour des intérêts inavoués
– En appellent à notre peuple pour qu’il continue de soutenir l’action du Gouvernement et qu’il garde son calme pour ne pas donner dans le panneau des apprentis sorciers qui veulent provoquer des troubles pour arriver à un pouvoir qu’ils désespèrent de prendre par les urnes.
Vive FCBE !
Vive la constitution du 11 décembre 1990 !
Vive le Bénin!
Fait à Cotonou, le 16 mars 2013
La Coordination Nationale FCBE
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