L’ONU proroge pour 12 mois le mandat de la mission d’appui des nations unies en Libye

La MANUL aidera le Gouvernement libyen à déterminer les besoins et les priorités dans le pays. Par l’adoption de sa résolution 2095 (2013), le Conseil de sécurité a prorogé, pour une nouvelle période de 12 mois, le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) en tant que mission politique spéciale intégrée.

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Réuni en présence du Premier Ministre libyen, M. Ali Zeidan, le Conseil a également allégé certaines des dispositions concernant l’embargo sur les armes à l’encontre de la Libye.

« La Libye est déterminée à édifier un état démocratique, en respectant l’état de droit et les droits de l’homme, et à contrôler les flux d’armes », a affirmé, ce matin, le Premier Ministre libyen, M. Ali Zeidan, dont le Gouvernement a prêté serment le 14 novembre 2012. « Nous mettons actuellement en œuvre un programme de justice, ainsi qu’un programme de réconciliation nationale à tous les niveaux », a-t-il souligné.

Aux termes de la résolution 2095 (2013), adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, la MANUL aidera désormais le Gouvernement libyen à déterminer les besoins et les priorités dans tout le pays, à y répondre en donnant des conseils stratégiques et techniques, selon qu’il conviendra, et à appuyer l’action que mène la Libye dans la gestion de la transition démocratique, dans la promotion de l’état de droit, dans le rétablissement de la sécurité, dans la lutte contre la prolifération illicite des armes, ainsi que dans la coordination de l’aide internationale.

Le Conseil a également décidé d’alléger certaines des dispositions concernant la fourniture de matériel militaire non létal et toute assistance technique, formation ou aide financière à la Libye en la matière lorsque celles-ci sont destinées à un usage humanitaire ou de protection; ou quand elles ont pour but exclusif l’aide au Gouvernement libyen pour la sécurité ou le désarmement.

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Avant d’adopter cette résolution, le Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), M. Tarek Mitri, du Liban, a fait un exposé sur les développements récents de la situation en Libye. Le Représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, M. Eugène-Richard Gasana, a ensuite présenté aux membres du Conseil le rapport sur les activités du Comité établi par la résolution 1970 (2011) pour superviser les mesures de sanctions.

« Le 17 février, le peuple libyen est descendu dans les rues pour marquer le second anniversaire de sa révolution. Des manifestants se sont aussi réunis sur la Place de la liberté de Benghazi pour demander la fin de la marginalisation politique et socioéconomique de l’est du pays. Ces événements n’ont pas déstabilisé le pays, et les manifestants ont témoigné un sentiment de fierté envers les promesses de la révolution », a souligné M. Tarek Mitri.

Dans ce contexte, il s’est réjoui que le Président libyen, M. Mahommad al-Magariaf, et le Premier Ministre, M. Ali Zeidan, aient pris contact avec l’ensemble du spectre politique de l’est du pays. Il a, cependant, mis en évidence la controverse et les divisions politiques qui persistent actuellement en Libye au sujet de la proposition de loi visant à exclure de la vie politique ceux qui, par le passé, ont agi de façon corrompue. « La MINUL a appelé à la prudence en ce qui concerne l’adoption de cette loi et a transmis au Président un mémoire dans lequel elle répète la nécessité de respecter les normes internationales en la matière », a-t-il dit.

Le 5 mars, une séance de travail du Congrès général national, destinée à débattre de ce projet de loi, s’est terminée par des incidents de démonstration de force et par des manœuvres d’intimidation armée. En outre, une chaîne de télévision et d’autres institutions ont été victimes de groupes armés. M. Tarek Mitri a fermement condamné ces faits, ainsi que la tentative d’assassinat du Président qui a suivi.

Il s’est aussi dit grandement préoccupé par le fait que des milliers de détenus ne fassent toujours pas l’objet d’une procédure judiciaire ou soient détenus dans des fermes ou des habitations privées. Il a cependant précisé que le Gouvernement libyen avait pris des mesures pour accélérer les entrevues avec les personnes détenues, ainsi que leur transfert vers des installations contrôlées par l’État.

Enfin, le Chef de la MANUL a souligné que les problèmes sécuritaires en Libye demeuraient importants et constituaient la principale source de préoccupation de la population. « Le pays déborde d’armes et de munitions dont le contrôle n’est pas garanti, et cela menace également la sécurité régionale étant donné que les frontières sont poreuses », a-t-il dit.

Dans son rapport*, qui présente le travail accompli par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) au cours des six derniers mois, et dont étaient saisis les membres du Conseil, le Secrétaire général souligne que le relèvement du secteur de la sécurité « reste, de loin, la tâche la plus ardue à laquelle les autorités libyennes doivent faire face ».

« Nous sommes à un tournant historique, et la Libye est déterminée à édifier un pays démocratique avec tous ses partenaires du monde entier », a indiqué, ce matin, le Premier Ministre libyen, M. Ali Zeidan. « Nous contrôlons les flux d’armes; et nous renforçons les contrôles dans les ports et les aéroports. Nous contrôlons aussi l’entrée de nouvelles armes par les frontières », a-t-il dit.

De son côté, le Représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, M. Gasana, a présenté aux membres du Conseil de sécurité le rapport sur les activités du Comité établi par la résolution 1970 (2011), lequel couvre la période allant du 9 novembre 2012 au 14 mars 2013.

Le Comité, qu’il préside, a ainsi reçu, le 15 février, le rapport final du Groupe d’experts créé par la résolution 2040 (2012).

S’agissant de l’embargo sur les armes, le Groupe d’experts, chargé notamment d’aider le Comité à s’acquitter de son mandat, a conclu qu’en dépit d’efforts louables, la plupart des défis qui se posent en termes de mise en œuvre, persistent.

Dans ce contexte, a expliqué M. Gasana, le Groupe d’experts a noté que le secteur libyen de la sécurité était dans un processus d’édification. Le Groupe a de même constaté que la prolifération d’armes en provenance de Libye se maintenait de manière préoccupante, au vu de son ampleur persistante.

Concernant le gel des avoirs, le Groupe d’experts a concentré ses efforts sur les avoirs cachés de deux entités inscrites sur la liste: la « Libyan Investment Authority », et la « Libyan Africa Investment Portfolio », ainsi que sur les avoirs des individus inscrits sur la liste, dont la plupart sont supposés être détenus sous d’autres noms ou noms d’emprunt à l’étranger. Le Groupe a aussi mentionné l’état d’application des clauses des résolutions du Conseil ayant trait au gel des avoirs par certains États Membres.

Le Comité est disposé à assurer le suivi de cinq des huit recommandations formulées par le Groupe d’experts, a ajouté M. Gasana, précisant que deux autres avaient été traitées par le Conseil de sécurité.

Ce matin, le Conseil de sécurité a, en outre, décidé de proroger, pour une période de 13 mois, le mandat du Groupe d’experts créé par la résolution 1973 (2011), et modifié par la résolution 2040 (2012).

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