Le phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire prend de plus en plus d’ampleur. A l’origine du phénomène, plusieurs facteurs. Par ailleurs, il n’est pas sans impact négatif sur l’éducation des jeunes apprenantes.
« J’étais enceinte et J’ai perdu une année car j’ai dû reprendre la classe de la 4ème, il y a deux ans, et ce n’était pas facile». Ce témoignage, c’est celui de Houéfa, une jeune élève, 16 ans environ, en classe de la 3ème au Collège d’enseignement général (Ceg) le Méridien situé à Gbodjè. Comme elle, il n’est plus rare, aujourd’hui, de rencontrer dans les collèges et lycées du Bénin, de jeunes apprenantes en état de grossesse.
En effet, le nombre d’élèves-mères ne cesse d’augmenter depuis quelques années dans nos collèges et lycées. Et à l’origine de ce phénomène, diverses raisons. A en croire certaines apprenantes interrogées, le manque de communication, surtout sur la sexualité, entre les enfants et les parents ; la précarité ; le suivisme (le fait de copier les camarades) sont les premières raisons. C’est ainsi que certaines adolescentes sont pressées de «connaître» leurs premières expériences sexuelles, par curiosité, ou juste pour découvrir le «mystère du sexe»! Comme elles l’affirment elles-mêmes : «nos amies nous en parlaient et il fallait voir à quoi cela ressemble».
Cependant, garder une grossesse, conséquence de relations sexuelles non-protégées, en étant encore sur les bancs n’est pas chose facile. Et cette difficulté se fait plus ressentir quand la grossesse est sans auteur ou quand l’auteur n’a pas les moyens matériels d’assumer ses responsabilités vis-à-vis du suivi de la grossesse et de l’accouchement.
«J’ai perdu cette année à cause des malaises, je n’arrivais plus à suivre correctement les cours, j’avais des nausées et c’était très difficile avec mes parents …», a confié Josiane, élève en classe de 3ème. Mais la plus grande difficulté est ailleurs. Les grossesses en milieu scolaire contraignent surtout les filles à abandonner les classes, temporairement et parfois définitivement. C’est le cas, par exemple, de Bernice, une jeune apprenante de la classe de quatrième, devenue depuis son accouchement, commerçante au lieu de continuer les cours.
Ce phénomène qui prend de l’ampleur progressivement, représente un véritable obstacle pour l’éducation et l’instruction des jeunes apprenantes. Les parents doivent alors prendre l’habitude de communiquer avec leurs enfants, quel que soit leur âge, et ne plus faire du sexe, un sujet tabou, afin de leur permettre d’avoir une bonne éducation sexuelle, de sorte à pouvoir éviter de tomber dans le piège des grossesses précoces ou des maladies sexuellement transmissibles.