Interdiction des mouvements de protestation : les libertés fondamentales en cause

Les mouvements de protestation contre, entre autres, les «irrégularités» d’un concours de recrutement, ou contre des mutations «fantaisistes» ou même pour réclamer des arriérés de salaires sont, soit réprimés, soit simplement «non autorisés».

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Les grèves? «Non». Elles ne sont pas interdites mais elles ne sont tout simplement pas autorisées. Et cela, peu importe qu’il s’agisse d’un droit acquis, comme le salaire, ou pour dénoncer une situation de mal gouvernance ou de fraude. C’est ce qui attire aujourd’hui l’attention des observateurs de la vie sociale au Bénin pour qui les libertés fondamentales, notamment celles syndicales, sont en train d’être mises en cause.

En effet, il y a quelques semaines, les  manifestations de l’Association des diplômés sans emploi et chômeurs, pour dénoncer les nombreuses irrégularités et les résultats frauduleux du dernier concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat au profit du ministère de l’Economie et des Finances, n’ayant été autorisées, pour cause «illégalité», avaient été réprimées par les éléments des forces de l’ordre. Lundi dernier encore, un mouvement de protestation des travailleurs administratifs, techniques et de service de l’Education nationale, contre les mutations «illégales» intervenues à la direction des examens et concours (Dec), avait été interrompu. Raison ? «Le mouvement n’est pas autorisé». Et hier mardi, c’est encore pour des raisons d’illégalité (le syncobéni ne serait pas reconnu par le ministère de l’Intérieur) qui a conduit au report sine die d’une grève d’avertissement de 72 heures des cheminots qui réclament 13 mois d’arriérés de salaires.

Si le fait que ces mouvements de protestation basés sur des raisons plus ou moins valables n’ont pu aller à bout inquiète, cette inquiétude est de plus en plus grande quand des rumeurs font état d’un communiqué ministériel interdisant les mouvements de protestation. Et on s’interroge sur la situation des libertés pourtant garanties par la Constitution. Seraient-elles en train d’être interdites ou «non autorisées» ? Demain nous le dira.

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