Mali, Togo : graves menaces sur la liberté de presse

Le premier est depuis des mois en guerre, le second est en proie à une fronde populaire qui ne dit pas son nom. De plus, le Mali et le Togo, puisque c’est de ces deux pays qu’il s’agit,  s’illustrent négativement par des menaces graves sur la liberté de presse. Depuis quelques jours, les journalistes protestent par des journées « presse morte ».

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Le diable serait-il descendu au Mali ? Depuis quelques jours,  les maliens subissent la double sentence d’être dans un pays en guerre et de ne pas avoir la possibilité de suivre les informations. En effet, suite à l’arrestation d’un des leurs, le journaliste du Républicain Boukary Daou, ses confrères ont décidé de faire des journées « presse morte » jusqu’à ce que leur confrère soit libéré. Son malheur vient du fait qu’il a publié une lettre d’un militaire qui s’insurgeait contre les émoluments colossaux versés mensuellement au capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, et qui avoisineraient les 4 millions de francs Cfa. Prime de putschiste ou simple sinécure pour un militaire qui fait peur ? Toujours est-il que la réaction du Président Dioncounda Traoré n’a pas semblé apaiser la tension. Alors qu’il était en visite en Mauritanie, le Président malien a affirmé que le journaliste Daou avait « depassé la liberté de presse » en publiant cette lettre, ajoutant que la publication de cette lettre est une incitation à l’abandon de guerre pour des soldats maliens au front. L’attitude et la déclaration du Président malien est une véritable menace à la liberté de presse dans la mesure où Boukary Daou n’a fait que son travail en publiant une lettre émanant d’un officier malien. Son attitude s’apparente bien à celui d’un homme d’Etat sans pouvoir réel, contraint à se montrer bienveillant et gentil envers le véritable « homme fort » de Bamako qu’est le capitaine de Katy. On se rappelle bien que c’est ce même putschiste qui a envoyé une meute de voyous et de militaires surexcités à Koulouba pour « corriger » le Président Dioncounda dans le temps. Ce dernier, apparemment, ne veut plus vivre la même mésaventure. Il a donc choisi de sacrifier la liberté de presse au détriment de son amitié avec Sanogo.

Togo, la Haac au banc des accusés

Au Togo, la fortune est différente mais les effets sont les mêmes, toujours une menace grave contre la liberté de presse. Ici, c’est une loi organique sur la Haute autorité de l‘audiovisuel et de la communication (Haac) qui est la pomme de discorde. Cette nouvelle loi donne la possibilité à cette institution de régulation, d’interdire tout organe de presse qu’elle sanctionner. Depuis mardi, les journalistes ont lancé des journées « presse morte » largement suivie. Cette grève a reçu le soutien de la Fédération internationale des journalistes (Fij). Cette nouvelle grève des journalistes vient s’ajouter aux nombreuses crises sociales que vit ce pays depuis quelques mois, et confirme aussi les excès d’un régime qui n’a plus rien de démocratique.

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