Le «Monstre de Godomey»!

Nous n’avons aucunement l’intention de vous faire peur par l’existence d’un quelconque monstre à Godomey. Le monstre dont il s’agit ici, qui n’a rien à voir avec l’autre mythe du Loch Ness, c’est l’échangeur récemment construit à la sortie de Cotonou,

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pour fluidifier le trafic entre les deux routes nationales inter Etats menant respectivement à Lomé via Ouidah, et à Niamey via Bohicon et Parakou. Ainsi, cette belle œuvre, une réussite infrastructurelle indéniable, a fini par être construite, après de nombreux désagréments aux usagers, et est désormais opérationnelle. Or, quand on voit la désolation qui entoure la « belle œuvre », la transformant en monstre, on se demande si des plans précis avaient été prévus dès le départ, quant aux alentours de cet ouvrage noyés au milieu de tas d’immondices et de broussailles sauvages. Nos constats autour du « Monstre de Godomey » nous amènent à nous pencher sur la politique infrastructurelle globale, ainsi que sur les mauvais comportements des usagers qui contribuent grandement à détruire tous les efforts accomplis par l’autorité publique.

Quand l’image n’a rien à voir avec la Réalité !

Lorsque nous vîmes la maquette de l’échangeur de Godomey pour la première fois, nous n’avons pu nous empêcher de rêver pour ce pays, car cette « belle œuvre » allait beaucoup contribuer à le développer, aussi bien sur le plan économique que sur le plan infrastructurel.

Mais, quelques années plus tard, ayant pris notre mal en patience pour voir l’ouvrage sortir de terre, grande est notre déception : c’est ça notre échangeur ? Oui, cette œuvre hideuse qui s’offre à notre regard, n’avait rien à voir avec la belle maquette nous avions tant admirée.

Non seulement on y décèle un goût d’inachevé, mais en plus l’action des usagers l’a complètement défigurée, transformant la belle œuvre de départ en un véritable monstre.

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Le « Monstre de Godomey » dans toute sa splendeur!

Parler de splendeur ! Non, ce n’est pas une tromperie, et vous comprenez déjà… C’est le qualificatif, par contraposé, le plus « proche de la réalité » ! Au lieu donc de resplendir de mille éclats comme il était permis de le rêver, en voyant la maquette, l’échangeur de Godomey est plutôt entouré de tas d’ordures, de dépotoirs de tous genres, en pleine ville.

Or, c’est à l’entrée d’une ville que l’on se fait la meilleure impression d’elle. Or, nous voici à l’entrée de Cotonou, pour être ainsi accueillis par cette vision d’Apocalypse.

C’est encore pire la nuit, alors que de grands projecteurs sont prévus et on les voit… sans la lumière espérée. Plongeant la bête hideuse dans des ténèbres encore plus profonds, ajoutant à sa laideur, et à son côté sinistre !

Voici donc le « Monstre», que nous sommes obligés d’admirer chaque jour, car c’est un passage obligé pour entrer en ville, ou pour en sortir !

Et des usagers indélicats en rajoutent !

Mais, même si la responsabilité du Gouvernement est engagée, il ne faut pas occulter le fait que les mauvais comportements de certains citoyens sont aussi la cause de nombre de dommages sur les nombreuses infrastructures construites à coups de milliards.

Ainsi, sur les bretelles d’accès du « Monstre de Godomey », vous ne manquerez pas de remarquer les dommages impressionnants qui ont déjà été causés à l’ouvrage, un an à peine après sa livraison officieuse. Et tout ceci n’est pas l’œuvre du Gouvernement que nous avons été prompts à rendre responsable de l’état déplorable du monstre.

Il s’agit des conséquences de nos mauvais comportements sur la route (un « nous » inclusif, même si non-participatif, par solidarité citoyenne). Certains usagers sont devenus des experts en « coups de bélier » ou en « carambolages de tous genres », alors même que la saison des caramboles est déjà terminée.

Les cibles de ces « sportifs d’un autre genre » sont les lampadaires, les poteaux de feux tricolores, les séparations de chaussées et le terre-plein central, les bordures de chaussée ou les délimitations d’espaces réservés, même si protégés avec des renforts de béton. Rien n’arrête plus ces « chauffeurs du dimanche » qui officient désormais toute la semaine.

Résultat, à peine nous livre-t-on un bel ouvrage que, déjà, une ou deux semaines plus tard, on ne compte plus les cadavres qui l’encombrent : lampadaires renversés, gisant à travers la chaussée ou « soigneusement garés » sur le terre-plein central ; feux tricolores arrachés ; panneaux de signalisation éventrés…

Mais, ceci n’est que la partie visible de l’incivisme notoire, pour qualifier l’acte inqualifiable, de nos concitoyens, pourtant jamais sanctionnés, semblerait-il, par les autorités policières ou municipales qui devraient enjoindre tout fautif, tout contrevenant auteur de tels actes, à payer et à réparer le dommage causé à la belle œuvre…

Autre fléau, le problème de l’insalubrité autour des ouvrages !

Comment peut-on tolérer que des ouvrages construits avec des milliards, soient transformés en décharges publiques, sinon en « aires de défécation » ! Parfois, ce sont les caniveaux et autres ouvrages d’assainissement qui sont devenus des « lieux de recueillement pour sacs plastiques usagés » !

Ce n’est donc pas la faute de l’Etat qui n’arrête pas de construire les infrastructures, alors que ces citoyens indélicats les « transfigurent » chaque jour, par leurs mauvaises conduites, dans les deux sens du terme, et leurs comportements dommageables à l’environnement et aux ouvrages construits. De quoi décourager toute volonté de développer ce pays !

Evidemment, quant au « Monstre de Godomey », l’Etat est bien responsable, et nous l’attendons bien fermement, dans sa tentative annoncée de revoir sa copie, en embellissant comme il se doit les abords de l’échangeur, avec des aménagements paysagers…

Quid de reproduire l’ouvrage ainsi embellie, à l’autre entrée de la ville, sur l’Avenue Monseigneur Isidore de Souza. Attention quand même à ne pas en faire un nouveau monstre pour poursuivre l’œuvre de l’autre qu’on aurait entre temps aménagé.

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