Face à l’insécurité galopante au Bénin : les agents de sécurité privée plaident pour une amélioration de leurs conditions de travail

 

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L’insécurité dans les communes de Cotonou, de Porto-Novo et d’Abomey-Calavi est devenue un  problème récurent depuis un certains temps. Une situation qui sème la terreur dans le rang des agents de sécurité privée (ASP) qui plaident pour le renforcement de leurs moyens de défense.

« Décès tragique des agents de sécurité privée suite à des braquages à mains armées, des blessures et des traumatismes chroniques, ainsi que d’autres actes criminels». C’est ce lourd tribut que payent désormais les agents de sécurité privée, depuis la montée fragrante de l’insécurité dans les zones urbaines au Bénin. Une  réalité tragique qui, selon les agents du domaine, est facilitée par l’insuffisance et l’inefficacité des armes de défense dont ils disposent.  Approchés, certains agents n’ont  pas hésité à manifester leur indignation vis-à-vis des différentes structures qui les emploient, structures qui devraient les mettre dans les conditions appropriées pour l’exercice de leurs fonctions. «Je ne possède qu’une matraque pour me défendre contre ces gangs qui, pour perpétrer leurs méfaits, utilisent des armes à feu très sophistiquées. Dans cette situation je suis obligé de fuir ou de subir les représailles monstrueuses de ces malfrats». Nous a confié Eliab Ahossou, un agent de sécurité privée en poste à Abomey-Calavi. Pour renchérir, Adama Gounbiya, un autre agent de sécurité d’origine malienne, estime que les formations de renforcement de capacité qu’organisent les diverses sociétés qui les recrutent, sont insuffisantes, et leur qualité laisse à désirer. «J’expose ma vie contre un salaire qui n’est pas à la hauteur des efforts et des risques que je cours. Avec un gaz anti-agressif contre une arme de guerre, on ne peut que passer de vie à trépas», a-t-il ajouté. Devants les multiples cas de décès d’agents de sécurité privée durant la période des fêtes de fin d’année passée, et les actes criminels perpétrés sur ces civils en uniforme lors des braquages, certains s’insurgent contre le silence de leurs employeurs.

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Un silence qu’un  des agents rencontrés à Zogbo et qui a  requis l’anonymat, qualifie d’assassin, tout en qualifiant ces structures de sécurité privée de groupes mafieux. Puisque, dit-il, les moyens de défense mis à leur disposition  ont montré leur limite face à ces personnes sans foi ni loi qui, pour commettre leur forfait, attentent à la vie des pauvres «gardiens». Nos employeurs doivent pouvoir soumettre cette situation au gouvernement pour qu’on régule cette activité en renforçant les moyens de défense. «Il y va de la sécurité nationale aussi». A-t-il ajouté. Par peur d’être licenciés, plusieurs agents du secteur ayant requis l’anonymat, dénoncent ce qu’ils appellent une «exploitation de l’homme par l’homme». Car justifient-ils, sur un contrat de travail, leurs dirigeants perçoivent plus du tiers du salaire, ce qui fait qu’ils n’arrivent pas à bien se nourrir pour monter la garde les nuits. Pour l’heure, les regards sont tournés vers les responsables de ce secteur d’activité,  pour qu’ils prennent des mesures idoines en vue de sortir leurs agents de cette situation d’insécurité et de précarité.

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